Nouvelle hausse du prix de l'électricité en 2024 ? information fournie par Boursorama avec LabSense 12/10/2023 à 08:30
La disparition progressive du bouclier tarifaire va-t-elle entraîner une hausse majeure du prix de l’électricité en 2024 ? La présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) communique ses premières estimations mais le gouvernement aura le dernier mot. Explications.
Le bouclier tarifaire disparaît progressivement
Depuis la guerre en Ukraine, le prix de l’énergie a considérablement augmenté. Le gouvernement a donc instauré un bouclier tarifaire pour protéger les Français et les empêcher de recevoir une facture trop onéreuse de la part de leur fournisseur. Ce plafonnement des prix a coûté pas moins de 110 milliards d’euros à l’État en deux ans. Le premier pic de hausse du prix de l’électricité, en février 2022, avait été plafonné à 4% pour les Français mais aurait été de l’ordre de 44% sans le bouclier tarifaire. Puis, en février 2023 le pic a atteint 99%, dont 15% pour les ménages. Enfin, en août 2023, l’augmentation de 75% a été plafonnée à 10% grâce au bouclier. Mais au début de l’été, Gabriel Attal, l’ancien ministre des Comptes publics annonçait une disparition progressive et complète du bouclier tarifaire d’ici la fin de l’année 2024.
La première estimation d’Emmanuelle Wargon
Une annonce qui fait craindre une augmentation bien plus importante du prix de l’électricité pour février prochain. Le 14 septembre dernier, Emmanuelle Wargon, la présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE) a annoncé une potentielle augmentation des prix de l’ordre de 10 à 20% pour le début de l’année 2024. Cependant, la présidente précise qu’il est « encore un peu tôt pour faire l’équation, il va falloir attendre de constater les prix fin 2023. Néanmoins on sera dans une zone de 10-20 % en gros ». À noter que si la CRE prévoit le pourcentage d’augmentation du tarif réglementé de vente de l’électricité, c’est finalement le gouvernement qui aura le dernier mot. L’estimation de la CRE a d’ailleurs été rapidement exclue par Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie.
Un marché bientôt réformé ?
La CRE propose des tarifs en fonction des prix du marché mais c’est le gouvernement qui tranche des prix réels que devront payer les consommateurs, en reversant lui-même le manque à gagner aux fournisseurs. Des fournisseurs d’énergie qui ne jouent pas toujours le jeu. En 2022, l’État avait imposé à EDF de réduire le prix de l’électricité vendue à ses concurrents. Mais ces derniers ne semblent pas avoir fait profiter de cette ristourne à leurs clients. Résultat, les fournisseurs Elmy Fourniture, Mint Energy et Sagiterre (Chez Switch) font l’objet d’un contrôle de la Commission de régulation de l’énergie qui pourrait bien leur attribuer des sanctions. Le Parlement de Bruxelles souhaite aller plus loin et réformer le marché afin de protéger les entreprises et les consommateurs en instaurant des contrats long terme pour les énergies décarbonées. Mais aussi des Contrats pour la différence (CFD) à prix garantis par l’État. Ces contrats prévoient que les fournisseurs versent le trop-perçu à l’État si le cours quotidien sur le marché de gros est supérieur au prix garanti. Et à l’inverse, ils recevraient une compensation dans le cas contraire.