Les vrais revenus du Darknet information fournie par Boursorama avec LabSense 14/11/2016 à 17:35
Une analyse réalisée par le think-tank néerlandais Rand lève un coin du voile sur les vendeurs du Darknet et leurs revenus. Ce marché parallèle met en vente sur internet des drogues (57% des ventes totales) et autres produits illicites, dont le cumul génére des millions d'euros. L’étude révèle également que ce sont les Etats-Unis qui arrivent en première position du plus grand nombre de ventes effectuées, la France se trouvant au 7ème rang.
Lesvrais revenus du Darknet
Qu'est-ce que le Darknet?
Réseau web assurant l'anonymat de ses utilisateurs, vendeurs et acheteurs, le Darknet ou Darkweb, permet la vente et l'achat de drogues mais également d'organes ou d'armes. Ces échanges illégaux sont réalisés avec le réseau informatique Tor ainsi qu’avec son navigateur, afin d'être rendus totalement invisibles, loin de toute surveillance des autorités. Les transactions sont ensuite généralement effectuées en bitcoin s, monnaie cryptographique dont la possession n'est pas nominative et qui n'est pas reliée au système bancaire international. Certains réseaux sont parfois démantelés comme le célèbre Silk Road fermé par le FBI en 2014. Mais la place a bien sûr été prise depuis par d'autres réseaux. Ces marchés proposent à la vente des drogues diverses (cannabis, cocaïne, ecstasy) mais aussi de nouvelles substances psychoactives appelées "research chemicals" ou NPS (nouveaux produits de synthèse) révèle l'étude de Rand. Ces NPS permettent de contourner les interdictions de vente légale en inventant sans cesse de nouvelles molécules qui de fait, ne sont pas encore proscrites. Inutile alors même, de passer par le Darknet pour les vendre.Quels revenus pour ces marchés illicites?
Le think-tank néerlandais a examiné les huit plus gros marchés de la drogue sur le Darknet et livré une estimation des revenus mensuels. Sur le mois de janvier 2016, Rand évalue le chiffre d'affaires global de ces réseaux entre 10,5 et 18,5 millions d'euros par mois. Concernant les drogues, Rand estime que le cannabis, les stimulants et l'ecstasy représentent 70% des revenus.A noter que les transactions en "gros" (plus de 1000$) sont une part importante de ces cryptomarchés. Rand les estime à 1/4 du revenu total. Ce qui signifierait que les utilisateurs/acheteurs sur ces marchés seraient en fait des dealeurs de drogue eux-mêmes, constituant des stocks pour un trafic hors-ligne.
Qui et où sont ces vendeurs?
Sur les 50 cryptomarchés et 3846 vendeurs repérés par le think-tank, il apparait que 890 opéreraient depuis les USA, 338 depuis le Royaume-Uni et 225 depuis l'Allemagne, pour le trio de tête. 36% du chiffre d'affaires total de ce business, soit environ 5 millions d'euros, arriveraient chaque mois dans les poches de vendeurs basés aux Etats-Unis. Les vendeurs français, au nombre de 68, ne gagneraient "que" 240 000€ mensuels. Si les données sont analysées en fonction du nombre d'habitants, ce sont les Pays-Bas qui arrivent largement en tête avec 13,4 vendeurs par millions d'habitants contre 2,7 aux USA. Au vu de ces chiffres, on comprend mieux pourquoi c'est le ministère de la sécurité et de la justice des Pays-Bas qui a commandé cette étude.Trucs et astuces
Pour illustrer les dangers du Darknet et des bitcoins, le député « Les Républicains » Bernard Debré a commandé de la cocaïne sur un cryptomarché et l'a amené à l'assemblée nationale!Par ailleurs, il convient de préciser que le Darknet n'est pas qu'un gigantesque supermarché de la drogue. C'est aussi une plateforme d'expression libre qui autorise simplement l'anonymat à des cyberdissidents menacés ou à des lanceurs d'alerte comme Edward Snowden.