Les réseaux de téléphones mobiles à la rescousse de la pollution? information fournie par Boursorama avec LabSense 27/06/2017 à 16:05
Les téléphones mobiles de volontaires sont utilisés en Allemagne dans le but de modéliser les pics de pollution atmosphérique à venir dans les villes. Le projet pourrait être étendu à d'autres grandes villes.
Les réseaux de téléphones mobiles à la rescousse de la pollution
Compléter les capteurs physiques
La pollution atmosphérique en ville est devenue un enjeu aussi bien environnemental que de santé publique puisque 70% des émissions totales de gaz à effet de serre y sont enregistrées. Les métropoles s'attachent à trouver des solutions pour la maîtriser, en s’attaquant en premier lieu aux modes de transport non écologiques. Or, dans le but de définir des politiques ciblées, visant à limiter les rejets de CO2, de particules fines et autres NOx, les villes doivent avant tout dresser un tableau prévisionnel des émissions polluantes. Car c’est en connaissant à l'avance les pics de pollution futurs qu’il sera peut être possible de limiter la vitesse de circulation, d'autoriser telle catégorie de véhicules à circuler au détriment d'une autre, etc.Dans cette optique, une expérimentation est à l'œuvre en Allemagne, dans les villes de Nuremberg et de Stuttgart. Le principe consiste à alimenter les stations de mesure de la qualité de l'air avec les données de géolocalisation issues des téléphones mobiles de volontaires. Les stations de mesure sont en effet coûteuses à installer, et leur nombre souvent trop limité pour pouvoir modéliser les pics de pollution à venir. C'est pourquoi l'entreprise suisse Teralytics s'est associée à l'opérateur téléphonique allemand Telefonica pour récolter les données mobiles de plusieurs milliers de citoyens vivant ou se déplaçant dans Nuremberg. Le principe est de parvenir à estimer les émissions de gaz à effet de serre des usagers en fonction de leur mode de transport : voiture, bus, train, vélo, scooter, tram, métro...
Une modélisation performante
Ce projet, financé par le programme européen EIT Climate-KIC, permet de localiser les mobiles des usagers afin de calculer leur vitesse de déplacement pour en déduire le mode de transport utilisé. De quoi parvenir ensuite à estimer leur niveau de rejet en dioxyde de carbone, en CO2 et NOx notamment, les principaux polluants responsables du réchauffement climatique. En quelques temps à peine, il a ainsi été possible d'évaluer plus d'un millions de trajets. Les données obtenues ont été pondérées et complétées à l'aide de modèles météo permettant d'évaluer la dispersion dans l'atmosphère des polluants rejetés.Le résultat de l'expérimentation est à la hauteur des attentes de Teralytics puisque le système parvient désormais à prédire la survenance de pics de pollution avec une précision accrue de 77% par rapport aux mesures récoltées dans les stations physiques.
Avec ce type d'informations, les villes seront à même de prévoir à l'avance les mesures à prendre pour limiter les épisodes de pollution atmosphériques intenses qui surviennent dans les grandes villes.