Les Français consomment beaucoup moins information fournie par Boursorama avec LabSense 06/09/2023 à 08:30
La hausse des prix dans l’alimentaire - +12,7 % au mois de juillet et +11,1 % au mois d’août - contraint de nombreux Français à revoir leurs habitudes de consommation.
France : des prix en hausse, des achats alimentaires en baisse
En l’espace de 18 mois, les prix dans le secteur de l’alimentaire ont enregistré une hausse de 18,4 %. En parallèle, d’après les nombres de l’Insee, sur ces mêmes 18 mois, la hausse des dépenses des consommateurs n’a pas dépassé les 4,2 %. De nombreux Français ont revu leurs habitudes de consommation en réduisant notamment leurs achats alimentaires, préférant se passer de certains aliments devenus trop chers. Les achats alimentaires des Français ont ainsi diminué de plus de 11 % en 18 mois, un taux non atteint depuis 1980. Certains Français ont arrêté de faire leurs courses pour la semaine et préfèrent désormais opter pour des achats au jour le jour et selon leurs besoins. D’autres encore limitent leurs dépenses alimentaires en attendant le versement de leur salaire.
Les ménages modestes logiquement plus touchés
Sans surprise, ce sont les ménages les plus modestes qui subissent le plus les conséquences de la hausse des prix dans l’alimentaire. On constate aussi une différence entre ménages jeunes et âgés et ménages ruraux et urbains. La classe moyenne supérieure est néanmoins elle aussi touchée par la hausse des prix. En juin dernier, un sondage Ifop stipulait que 53 % des personnes interrogées avaient indiqué avoir renoncé « souvent » ou « de temps en temps » à l’achat d’un produit alimentaire. Or, parmi ces 53 %, on retrouvait des personnes issues de la classe moyenne supérieure. Fait étonnant, en 2022 et pour la deuxième année consécutive, la consommation de viande a augmenté de 0,8 % en France. Cette hausse peut surprendre et s’explique en partie par l’augmentation du nombre de Français. De plus, si ces derniers achètent de moins en moins de viande, ils en consomment davantage hors de chez eux (au restaurant, par exemple, et tout particulièrement dans les fast-food).
Inflation alimentaire : que propose le Gouvernement ?
Face à la hausse des prix dans l’alimentaire, le Gouvernement a mis en place le trimestre anti-inflation. Celui-ci a débuté en mars dernier et aurait dû se terminer le 5 juin. Il a finalement été prolongé jusqu’à la fin de l’année. Les prix restent toutefois élevés dans le secteur de l’alimentaire et le Gouvernement ne semble pas trouver de solution efficace. La grande distribution pointe du doigt les fournisseurs. Mais, du côté des consommateurs, le problème reste le même : se nourrir n’est pas à la portée de tous les portefeuilles. En 2022, les demandes d’aide auprès des Banques alimentaires ont d’ailleurs augmenté de 9 % (soit un total de 2,4 millions de personnes aidées par ces organismes). Tandis que l’on évoquait un « septembre vert », une véritable baisse des prix dans l’alimentaire n’est pas attendue avant le début de l’année prochaine. « Bonne nouvelle » toutefois, les prix de certains produits (huiles, café, pâtes…) ont baissé de 0,3 à 0,6 % entre juillet et août (d’après Circana).