Les frais bancaires dénoncés, dans un contexte de baisse du pouvoir d'achat information fournie par Boursorama avec LabSense 17/06/2022 à 08:30
L'UFC-Que Choisir, première association de consommateurs de France, s'attaque aux frais bancaires appliqués par les établissements français.
Un projet de loi pour le pouvoir d'achat des consommateurs
Qu'attendre du projet de loi pouvoir d'achat ? Un chèque alimentaire (qui, finalement, n'entrera pas en vigueur cette année mais sera remplacé par l'aide inflation de 150 €) ; Le triplement de la Prime Macron ; Le conditionnement du RSA à un minimum d'activité (heures de formation, par exemple) ; La suppression de la redevance TV… Ce projet de loi aurait dû être étudié en Conseil des ministres le 29 juin prochain. Finalement, la date du 6 juillet est évoquée (et cela pourrait même être plus tard). De plus, suite aux résultats des législatives, Ensemble - le groupe de la majorité présidentielle - pourrait ne pas être majoritaire à l'Assemblée nationale ce qui compliquerait certainement l'adoption de ce projet de loi. L'UFC-Que Choisir, de son côté, a une demande concernant les frais bancaires.
Des frais trop élevés
L'UFC-Que Choisir demande au Gouvernement de « mettre au pas les excès des banques » concernant les frais qu'elles appliquent notamment en cas de prélèvements rejetés. L'association de défense des consommateurs évoque ainsi une « scandaleuse ponction bancaire » d'environ 1,8 milliard d'euros sur le budget des Français en 2020. L'organisme demande aussi à ce que les rejets facturés deux fois soient remboursés. Il estime le montant de ces doublons à environ 400 millions d'euros pour 2020. À titre de comparaison, les frais bancaires appliqués par les banques françaises sont : 17 fois plus élevés qu'en Allemagne ; 8 fois plus élevés qu'en Italie ; 3 fois plus élevés qu'en Belgique. Selon l'UFC-Que Choisir, les frais d'incidents prélevés par les établissements bancaires français leur permettent d'atteindre 86 % de marges. Et ce n'est pas tout. Lorsqu'un prélèvement est autorisé alors qu'il y a un découvert, une commission de huit euros est prélevée (« commission d'intervention »). De plus, 24 % des banques envoient une lettre à leurs clients pour les informer de la situation. Et cette lettre a un coût : en moyenne 10,70 €. Et s'il y a rejet de prélèvement, l'ensemble des banques françaises sanctionne les clients à hauteur de 20 €, soit le plafond légal.
Ce que demande l'UFC-Que Choisir
Alors que les consommateurs subissent la hausse des prix dans divers secteurs et que leur budget est de plus en plus serré, l'UFC-Que Choisir demande au Gouvernement de mieux encadrer les frais d'incidents appliqués par les banques. L'association souhaite que les frais de rejets de prélèvements ne puissent pas dépasser le niveau des commissions d'intervention. Cela permettrait, selon les calculs de l'UFC, d'augmenter le pouvoir d'achat des Français de plus d'un milliard d'euros sur une année. « Les frais de rejet de prélèvements sont d'autant plus scandaleux que 20 % de ces encaissements relèvent de trop-perçus au profit des banques » indique l'association qui explique qu'un prélèvement rejeté est à nouveau présenté par le créancier sous quatre à dix jours. Or, si le compte en banque n'a entre-temps pas été renfloué, de nouveaux frais sont appliqués (les fameux doublons à 400 millions d'euros évoqués précédemment).