L’appel d’offres avait été lancé par la DGFiP (Direction générale des finances publiques) et ce sont la Confédération des buralistes et la FDJ (Française des jeux) qui ont remporté la mise face à La Poste. Le marché, qui porte sur le paiement des impôts payables dans les centres du Trésor Public, représenterait près de deux millions de transactions par an. Une aubaine pour les buralistes qui testeront le dispositif début 2020 dans 18 départements.
Payer ses impôts au bureau de tabac
Ils étaient déjà habilités à assurer le recouvrement des amendes, les buralistes pourront désormais percevoir une partie des créances que nous avions l’habitude de payer au centre des impôts. Un marché remporté via leur filiale MDBS et avec la Française des jeux suite à l’appel d’offres portant sur l’externalisation des encaissements en espèce et en carte bancaire des trésoreries publiques lancé par la DGFiP. Concrètement, ce dispositif porte non seulement sur les impôts aujourd’hui payables dans les centres de trésor public, les créances fiscales mais aussi sur tous les produits émis par les établissements publics de santé ou les collectivités locales (facture d’hôpital, de crèche ou de cantine...). Il sera donc possible de se rendre au bureau de tabac de votre quartier et de payer vos impôts en argent liquide jusqu’à 300 € ou par carte bancaire, via le terminal de prise de jeux de la FDJ. Le code des impôts n’autorise que le paiement dématérialisé au-dessus de 300 €. Il n’y aura pas de plafond de carte bancaire en revanche pour les créances fiscales et autres produits (crèche, cantine...), mais bien un maximum de 300 € en liquide.
24 500 points de vente
Ce nouveau dispositif entrera en phase de test au début de l’année prochaine dans 18 départements de métropole et d’outre-mer, en zone rurale (Corrèze, Aveyron), semi-rurale (Vaucluse, Oise) et urbaine (comme les Hauts-de-Seine). Il devrait être pleinement opérationnel à l’été. Selon Philippe Coy, le président de la Confédération des buralistes, interrogé par Les Échos, « ce marché représente annuellement 6 millions de transactions pour un volume d’affaires de 1,4 milliard d’euros, a indiqué la DGFiP dans son appel d’offres ». En pratique, et puisque la DGFiP garde une compétence d’encaissement à ses propres guichets, les buralistes pourraient plutôt espérer 2 millions d’opérations par an. Une belle affaire tout de même pour les buralistes de plus en plus fragilisés par le recul croissant des ventes de cigarettes. L’administration fiscale est également gagnante puisqu’elle pourra s’appuyer sur le formidable réseau des bureaux de tabac (24 500 points de vente) et satisfaire ainsi une partie des contribuables encore allergiques à internet.
L’intérêt de la FDJ
L’opération est également bonne pour la FDJ pour qui les buralistes « jouent un rôle primordial car ils sont les premiers relais auprès de nos 25 millions de clients » s’est réjoui son PDG Stéphane Pallez dans un communiqué. Afin d’appuyer encore son réseau de détaillants, l’opérateur de jeux s’est d’ailleurs fin 2017 associé au géant Western Union pour proposer une offre numérique de transfert d’argent.