Le Smic augmente (un peu) en 2017 information fournie par Boursorama avec LabSense 09/01/2017 à 12:25
La ministre du travail Myriam El Khomri a annoncé une revalorisation du Smic de 0,93% pour cette année. Cette augmentation du salaire minimum, que perçoivent près de 2 millions de français, est mécanique. Aucun effort supplémentaire de la part du gouvernement n'a été fait, comme ce fut le cas en 2012. L’augmentation est de 11€ net par mois, et jugée insuffisante par plusieurs syndicats.
le smic augmente de 0,93% en 2017
Comment est calculé le Smic ?
Le salaire minimum interprofessionnel de croissance (smic) mensuel est calculé sur la base de 35h par semaine.Depuis 2013 le mode de calcul du Smic a changé, il est désormais soumis à deux critères :
L'inflation mesurée pour les ménages du premier quintile de la distribution des niveaux de vie (soit les 20% des ménages les moins aisés)
La base de la moitié du gain de pouvoir d'achat du salaire horaire moyen des ouvriers et des employés (SHBOE), et non plus des seuls ouvriers.
La dernière revalorisation en 2016 avait vu le smic passer à 1466,62€ bruts mensuels (+0,6%), soit 1141,61€ nets. En 2017, le smic augmente donc de 0,93%. Le montant mensuel brut passe alors à 1480,27€, ce qui représente 13,65€ brut de hausse par rapport à l'année dernière. Le smic horaire brut est revalorisé à 9,76€ (contre 9,67€ en 2016). En net, après déduction donc des cotisations sociales (CSG, CRDS), le smic atteint environ 1153€ par mois.
L'évolution du Smic
Le smic a augmenté d'environ 250€ entre 2005 et 2015 (19,8%). Cette augmentation a été uniquement mécanique, exception faite de 2012 quand un coup de pouce du nouveau président François Hollande avait vu bondir le smic de 2,3%. Cette année le gouvernement a suivi les recommandations émises par le groupe d'experts en charge du dossier. Dans un rapport d'une centaine de pages, ces spécialistes du smic préconisent de ne pas donner de "coup de pouce" supplémentaire. Ils indiquent ainsi qu' "aller au-delà de la formule légale d'indexation introduirait un risque de déstabilisation à partir d'une situation (économique) encore fragile". Ces experts préconisent plutôt une hausse de la prime d'activité, jugée plus efficace.Par ailleurs, le smic est remis en question dans son fonctionnement même. Le think tank France Stratégie proposait par exemple que celui-ci varie en fonction de l'âge du salarié ou du territoire où il se trouve. Un rapport de Jean Pisani Ferry remis au président de la république en 2014 alertait, lui, sur le niveau actuel du smic, particulièrement élevé en France, par rapport au salaire médian. Selon l'étude de Mr Pisani Ferry, le salaire minimum équivaut à 62% du salaire qui sépare les travailleurs en deux groupes égaux (ceux qui gagnent le plus et ceux qui gagnent le moins). Ce chiffre se situerait autour de 50% dans les autres pays de l'OCDE. Il suggère donc d'en baisser le niveau afin de renchérir le travail des jeunes non-qualifiés.
La position des syndicats
C'est une toute autre position que défendent certains syndicats. FO préconise en effet que le smic soit revalorisé à hauteur de 80% du salaire médian, pour relancer la consommation et renforcer la croissance. La CGT plaide elle pour un salaire minimum à 1800€ brut, soit une hausse de 23% par rapport à son niveau actuel. La CFTC prône un "revenu de dignité", salaire et prestations sociales confondus entre 1400 et 1600€ net par mois. La CFDT et la CFE-CGC se contenteront quant à elles de la revalorisation automatique.Côté politiques, Madame le sénateur de Paris Marie-Noëlle Lienemann avait demandé à l'éxecutif de ne pas suivre l'avis des experts. Elle se prononce pour un smic porté à 1300€ net par mois, "une nécessité économique" selon l'ex-candidate à la primaire de la gauche.