Le private-equity bientôt obligatoire dans l’assurance vie : quels impacts pour vos placements ?

information fournie par Mingzi 20/03/2024 à 12:00

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À partir d'octobre 2024, les assureurs devront introduire une part minimum d'actifs non cotés dans les profils de gestion de leurs contrats d'assurance vie et PER. Quels sont les impacts pour vos placements, quels sont les risques et quel rendement espérer ?

À partir d'octobre 2024, les assureurs auront l'obligation d'introduire une part minimum d'actifs non cotés (ou private-equity) dans les profils de gestion proposés sur leurs contrats d'assurance vie et PER (plan épargne retraite). Ainsi, la gestion pilotée d'un profil « équilibre » d'une assurance vie pourrait comporter au minimum 4 % d'investissement en private-equity et au moins 8 % pour un profil « dynamique ». Pour un PER, le profil « équilibre » (le profil par défaut) pourrait comporter une part minimale d'investissement non coté comprise entre 3 % et 8 % en fonction de l'horizon de la retraite.

En quoi consiste le private-equity ?

Le private-equity ou capital-investissement est une forme d'investissement dans les entreprises non cotées en bourse. Il s'agit d'acquérir des parts d'entreprises, à différents stades de maturité, pour les accompagner dans leur croissance. L'objectif final est de réaliser un retour sur investissement significatif en cédant les parts de ces entreprises à moyen-long terme. Ainsi, le capital-risque vise à investir dans de jeunes entreprises souvent innovantes à fort potentiel de croissance. Le capital-développement a vocation à investir dans des entreprises plus matures, mais qui ont besoin de capitaux pour financer leur croissance (pour lancer de nouveaux produits ou entrer sur de nouveaux marchés par exemple). Enfin, le capital-transmission consiste à prendre une participation majoritaire dans une entreprise et à la développer pour la revendre.

Quel rendement attendre du private-equity ?

Le rendement du private-equity peut varier considérablement d'un fonds à l'autre, en fonction notamment de la stratégie adoptée par la société de gestion, de la qualité de la sélection des investissements et du contexte économique. Globalement, le private-equity vise des rendements plus élevés sur le long terme que ceux de placements plus traditionnels comme les actions par exemple. Selon l'association France Invest (association professionnelle qui représente l'industrie du capital-investissement en France), à fin 2022, les performances ont atteint 14,2 % par an sur 10 ans, contre 10,4 % pour les actions du CAC 40 et 5,6% pour l'immobilier.

Quel sont les risques du private-equity ?

Si le private-equity présente un potentiel de rendement élevé, cela n'est pas sans risque.

Tout d'abord, le capital-investissement est un placement peu liquide : les fonds ont des périodes de blocage pouvant aller jusqu'à 12 ans car les entreprises mettent souvent du temps pour se développer. Cela implique donc de ne pas avoir besoin d'utiliser les sommes investies pendant une longue période.

Par ailleurs, cette activité comporte un risque opérationnel élevé (concurrence, changement de marché, contexte économique défavorable) et le succès n'est pas garanti. Aussi, le risque de perte totale ou partielle du capital investi est lui aussi plus élevé que celui d'un placement traditionnel.

Si le potentiel de rendement est élevé, l'illiquidité et le risque de perte en capital font du private-equity un placement qui ne convient pas à tous les profils d'épargnants.