Le nombre de crédits immobiliers a chuté de près de 50 % en un an, le secteur en alerte

Découragés par l'inflation et la flambée des taux d'intérêt, les Français ont tendance à repousser leurs projets immobiliers. Le nombre de crédits octroyés a ainsi diminué de près de 50 % en un an. Une situation qui inquiète les professionnels du secteur.

Le nombre de crédits bancaires octroyés a chuté d'un peu plus de 50 % en un an, selon l'Observatoire crédit logement CSA. Malgré la baisse récente des taux d'intérêt, les Français sont donc encore nombreux à reporter leurs projets immobiliers, rapporte Le Parisien .

Cette chute de la production de prêts a été causée par la crise économique. La perte du pouvoir d'achat des Français liée à l'inflation s'est confrontée à la flambée des taux d'intérêt. Même si ces derniers sont donc redescendus à 3,61 % en moyenne en juillet, l'impact sur la production de crédit tarde à se faire sentir.

Un secteur en crise

Cette situation alimente la crise du logement en France. En effet, les locataires ayant les moyens financiers d'acquérir une maison, « bloquent des logements ce qui augmente le mal-logement » , explique Bérengère Dubus, secrétaire générale de l'Union des intermédiaires en crédit. Le secteur de la construction est également en grande difficulté.

Pour autant, la Banque de France considère que « nous revenons à un niveau observé régulièrement avant 2015 » et que la France « a quitté l’exubérance des dernières années » . De son côté, l'entourage du ministre de l'Economie estime qu'une bascule va prochainement s'opérer : la baisse des prix de l'immobilier va permettre à de nombreux Français d'emprunter à nouveau. Dans les faits, et hormis dans certaines grandes villes comme Paris, les prix continuent d'augmenter.

De nombreux professionnels du secteur du crédit alertent ainsi sur une situation intenable. Pour le moment, le Haut conseil de stabilité financière n'a prévu aucune mesure supplémentaire pour relancer le marché. Le retour de certaines agences bancaires, qui avait fermé le robinet du crédit faute de marges suffisantes, pourrait cependant relancer l'activité.