Le Danemark entend taxer les plus riches pour financer la retraite
information fournie par Boursorama avec LabSense 28/09/2020 à 08:30

Au Danemark, la Première ministre voudrait mettre en place 400 millions d'euros de taxes supplémentaires à l’horizon 2023 afin de financer certaines retraites anticipées. Ces nouvelles taxes viseront surtout le secteur financier et les riches investisseurs du pays.

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Une réforme issue du parti Social-démocratie

La leader de la Social-démocratie Mette Frederiksen, désormais Première ministre, a annoncé une mesure de grande ampleur : la levée de nouveaux impôts afin de financer une réforme des retraites. Rien de bien étonnant, étant donné qu’il s’agit là d’un axe majeur de campagne du parti lors des élections législatives 2019.

Soulager certains salariés

Cette mesure prévoit de lever de nouveaux impôts à hauteur de 400 millions d’euros, permettant aux citoyens travaillant dans des conditions particulièrement difficiles d’anticiper leur départ à la retraite. Selon le gouvernement, 38 000 personnes pourraient être concernées au Danemark, touchées par la pénibilité au travail. Ainsi, elles partiraient à la retraite à 61 ans au lieu de 67, âge moyen de départ dans le pays.

Le système de retraite danois actuel

Le régime de retraite danois utilise un système mixte : le régime universel et la pension complémentaire. Le régime universel est un système financé par les impôts, par répartition, tandis que la pension complémentaire est financée par des cotisations obligatoires versées par les salariés, correspondant à environ 15% du salaire, versées aux 2/3 par les employeurs et pour 1/3 par les employés.

Une entrée en vigueur à l’horizon 2023 ?

Une validation nécessaire par le Parlement Avant que cette réforme puisse entrer en vigueur, elle doit d’abord passer par le Parlement national, le Folketing. La Première ministre est plutôt optimiste, déclarant : « Je ne peux pas imaginer que cette propo­si­tion n'ob­tien­dra pas la majo­rité au Parle­ment. » En effet, actuellement, la Social-démocratie y compte 48 élus et peut compter sur le soutien de 47 autres, sur un total de 179 sièges. Le secteur financier, opposant majeur Ces nouvelles taxes concerneront en priorité les banques, les fonds de pension et les investisseurs les plus aisés du pays. La Première ministre doit s’attendre à un blocage de la réforme par le secteur financier. Ce plan, s’abattant par répercussion sur les clients des banques, pourrait faire naître des réticences de la part du secteur, ne soutenant plus la croissance et l’emploi.