Annoncée il y a plusieurs mois, la réduction des effectifs dans le secteur bancaire est dorénavant bien tangible. 18 000 personnes de moins travaillent sur ce marché depuis 2011.
Des effectifs clairement en baisse dans les banques en France
Depuis 2011, ce sont un peu plus de 18 000 personnes qui ne sont plus comptabilisées dans les effectifs du secteur bancaire selon la dernière étude de l’Association française des banques publiée récemment. En 2018, les banques employaient 362 800 personnes, soit 1 % de moins qu’en 2017, ce qui représente un peu moins de 2 % de l’emploi salarié privé de France (1,9 %). Cette baisse générale des effectifs concerne tous les établissements sans distinction d’enseignes, à raison de 1 % en moyenne par an. Ce que confirme Marie-Anne Barbat-Layani, directrice générale de la Fédération bancaire française (FFBF), « depuis 2011, on observe une érosion lente et continue des effectifs d’environ 1 % par an. Le secteur n’est donc plus créateur net d’emplois ». En effet en 2018, si 42 300 personnes ont été embauchées dans une banque, plus de 45 000 personnes en sont parties. Pour autant, cette réduction des effectifs est pour l’heure plus contenue en France qu’ailleurs en Europe. La baisse a ainsi été de l’ordre de 2,7 % en moyenne au cours de l’année 2018 dans la zone euro et elle a même été supérieure en 2017 (3,3 %). En France, la réduction des effectifs a été principalement le fait de départs en retraite des baby-boomers en fin de carrière, pour des postes qui n’ont donc pas été nécessairement renouvelés.
Pourquoi une telle diminution des effectifs ?
L’explication principale de cette tendance baissière se trouve dans un phénomène qui concerne tous les pans de nos économies : la digitalisation. Les clients se rendent de moins en moins au guichet de leur banque pour effectuer les opérations qu’ils y menaient auparavant : consultation des comptes, retrait d’espèces, remise de chèque, virement... Désormais, les clients utilisent davantage le digital pour consulter leurs comptes en ligne, passer un virement, demander une estimation pour l’obtention d’un crédit immobilier. La digitalisation du secteur bancaire a ainsi entraîné une nette diminution de la fréquentation au sein des banques physiques. D’autant que les banques 100 % en ligne gagnent de plus en plus de parts de marché. Les établissements ont ainsi dû faire face à un changement significatif des habitudes de leurs clients qui a engendré la nécessité de réduire leurs charges de fonctionnement. Dans le même temps, afin de gagner en efficacité et être en mesure de satisfaire leur clientèle, les banques ont automatisé un grand nombre de processus, de métiers et de remises d’offres. Pour autant il s’agit bien d’une mutation du secteur et non d’un quelconque effondrement. Car les 42 300 personnes qui ont été recrutées au cours de l’année 2018 sont des profils pointus et techniques, à savoir majoritairement des bac +4 spécialisés sur la finance verte, l’informatique, les risques, les forces de vente ou encore les questions de conformité. Autant de nouveaux enjeux auxquels les banques françaises s’attaquent dorénavant.