L’Iran lance à son tour un IFI
information fournie par Le Figaro 12/10/2021 à 15:21

L’impôt concernera les propriétaires des appartements ou villas dont la valeur est estimée à au moins 332.000 euros.

Le gouvernement ultraconservateur iranien va mettre en place un impôt sur les grandes fortunes immobilières pour combler partiellement un déficit budgétaire qui « sera cette année supérieur à 50% (du PIB)». « Ces propriétaires vont être identifiés par l’administration fiscale et informés d’ici le 21 décembre du montant à payer », indique l’agence officielle Irna.

Cet impôt frappera les propriétaires des appartements ou villas dont la valeur estimée s’élève à au moins 100 milliards de rials (384.000 dollars au taux de la Banque centrale - BCI ou 332.000 euros). Le système fiscal imposait jusque-là les revenus mais pas les biens immobiliers. Pour l’Irna, « le principal défi consiste à identifier les propriétés et les actifs imposables afin d’empêcher l’évasion fiscale ».

Le fisc avait estimé en juillet que l’évasion fiscale annuelle se monte à plus de 1000.000 milliards de rials (plus de 3,8 milliards de dollars ou 2,5 milliards d’euros). Pour l’économiste iranien Bahman Arman, « les sanctions frappent durement l’économie iranienne. Les sources de revenus ont été réduites ces dernières années tandis que les dépenses courantes ont augmenté ». « Aussi, le gouvernement n’est pas en mesure de mener à terme ses projets, notamment dans la construction, et doit utiliser divers outils pour se financer », a-t-il expliqué à l’AFP.

« Cependant, de telles lois peuvent nuire à l’investissement dans le logement. Elles ne résolvent que temporairement la question du déficit budgétaire car le montant récolté ne sera pas assez significatif pour le combler », dit-il. Pour cet économiste, « le système fiscal en Iran est malade: il encourage les activités spéculatives (...) et ne conduit pas à la croissance économique, à l’emploi et à la baisse de l’inflation ».