Des milliers de salariés en rêvaient… La Covid l’a fait, pour 6 à 7 millions d’entre eux ! Le 17 mars dernier, le télétravail est en effet devenu la norme pour tous les employés qui étaient en mesure de l’appliquer. A l’heure où les salariés reprennent petit à petit, le chemin des bureaux, tout le monde se demande si les vannes du télétravail qui ont été largement ouvertes, vont se refermer… L’interrogation est légitime car le télétravail, s’il apparait de plus en plus techniquement possible, n’est cependant pas sans incidences… Celles - là même qui, certainement ont freiné son développement jusqu’à ce que la Covid s’en mêle ! Quelles sont donc ces incidences ?
Un changement de culture d’entreprise
Donner une plus grande part au télétravail, c’est renoncer à la présence physique des salariés, certes, mais c’est aussi renoncer à l’idée que le « contrôle managérial » est attaché au présentiel. La massification du télétravail nécessiterait alors un véritable changement de paradigme de ce point de vue… Ce serait la fin d’une culture du présentéisme, au bénéfice d’une culture du résultat ! Cela sous-entendrait, d’une part, un reformatage complet de la notion de management – qui deviendrait plus horizontal que vertical - et, d’autre part, une forte remise en cause de la comptabilisation du temps de travail en heures quotidiennes, au profit de l’annualisation généralisée…
L’avènement de la « Digital workplace »
La révolution digitale était en route bien avant la crise sanitaire. Le confinement a contribué à la précipiter encore davantage, en démocratisant une multitude d’usages : messageries instantanées, vidéoconférences, plateformes de partage de documents pour œuvrer en simultané et à distance sur un même dossier… Les Français se sont appropriés, dans l’urgence, de nouveaux outils pour tenter de poursuivre une activité économique. Mais si ces outils numériques existent et, pour certains – comme Zoom, par exemple – ont même été véritablement propulsés sur le devant de la scène, tout cela s’est fait sans véritable cadre juridique, ni garantie de sécurisation des données. Une éventuelle massification du télétravail aura pour incidence de structurer ce qu’il est désormais convenu d’appeler la « digital workplace », c’est-à-dire l’ensemble des outils et méthodes permettant le « nomadisme professionnel » …
Le « flex office » … Quand l’immobilier d’entreprise doit se réinventer !
Un télétravail généralisé aurait bien sûr un impact considérable sur la consommation de mètres carrés professionnels. Et si cela représente un atout économique pour les entreprises (l'immobilier tertiaire est, bien souvent, leur plus gros poste de charge), cela oblige également un secteur entier à se réinventer : celui de l’immobilier d’entreprise. Il suffit d’imaginer le secteur de la Défense vidé de ses salariés, c’est alors l’urbanisme tout entier qui risque de se modifier… ! La fin totale des locaux commerciaux n’est cependant pas encore à l’ordre du jour. Toutes les études réalisées pendant et à la sortie du confinement ont montré que le bureau manquait ; même aux plus fervents défenseurs du télétravail. Il apparait indispensable de conserver le bureau comme un lieu ponctuel de rencontres, d’échanges, d'interactions sociales. Si le bureau ne disparait pas totalement, il va cependant devoir être repensé avec plus de flexibilité … Sous la forme d’espaces plus conviviaux et surtout, plus modulables. Les bureaux de demain devront ainsi s'adapter au trafic fluctuant et aux aspirations à plus de confort des collaborateurs.