L’eau de mer, nouvelle source d’eau douce
information fournie par Boursorama avec LabSense 16/09/2020 à 08:30

L’été 2020 a été particulièrement sec et ce, même dans les régions réputées pour leur climat pluvieux. Mais face aux problèmes de sécheresse, il existe une solution : le dessalement (ou dessalage ou encore désalinisation) de l’eau de mer.

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L’eau, une ressource de plus en plus rare

Les conséquences du réchauffement climatique sont multiples. D’un côté, les glaciers s’effondrent tandis que les ours polaires et autres espèces sont menacés d’extinction. De l’autre côté, les catastrophes naturelles s’enchaînent. Enfin, les épisodes de grande sécheresse se multiplient. Durant ce que l’on nomme « l’été météorologique » 2020 - soit les mois de juin, juillet et août - le temps a été particulièrement sec et chaud. Entre le 6 et le 12 août, un épisode caniculaire a d’ailleurs touché une grande partie de la France. Même dans des régions comme la Bretagne, appréciée pour son climat tempéré, les températures ressenties ont atteint les 40°C comme en Ille-et-Vilaine. « Le mois de juillet a été le plus sec jamais enregistré depuis 1959 (-77 %). Le mois d’août présente [...] un déficit pluviométrique proche de 30 % » apprend-on ainsi sur le site spécialisé lachainemeteo.com.

Des nombres inquiétants

En 2019, l’ONU (Organisation des Nations Unies) estimait le nombre de personnes rencontrant, à certaines périodes de l’année, des pénuries d’eau potable à 1,5/2 milliard(s). Ces nombres sont évidemment très inquiétants d’autant plus qu’il faut garder à l’esprit que plus de 500 millions de personnes dans le monde font face à une pénurie permanente. Pour Matthieu Baïsset, directeur technique d’imaGeau, les agriculteurs comme les collectivités locales et autres industriels doivent changer leur façon de consommer l’eau et apprendre à l’utiliser « au bon moment et au bon endroit ». Mais comment faire face au manque d’eau ? En se tournant vers la mer, une alternative employée depuis les années 1960 et qui connaît un succès croissant depuis quelques années. Dans les zones en manque d’eau, le dessalement de l’eau de mer est en effet une solution idéale.

L’eau de mer devient de l’eau douce

En France, Suez Environnement et Veolia ont opté pour le dessalement de l’eau de mer (respectivement 4,2 millions et 13 millions de mètres cubes d’eau dessalée) qui représente 98 % de l’eau présente sur Terre. Il existe plusieurs méthodes pour dessaler l’eau de mer : osmose inverse, distillation, électrodialyse… À Chartres, la PME Mascara Renewable Water (fondée par Marc Vergnet), a créé Osmosun, une station de dessalement écologique qui fonctionne sans batterie et grâce à l’énergie solaire. Six stations ont d’ores et déjà été installées en Afrique ou encore en Polynésie française, où l’accès à l’eau potable est compliqué. D’ici à 2025, la firme espère en installer une centaine. Pour atteindre son objectif, elle a levé plus de deux millions d’euros auprès d’investisseurs institutionnels régionaux. L’emploi de la mer comme eau douce (après dessalement) s’impose de plus en plus comme une solution d’avenir. Seule ombre au tableau, les experts scientifiques de l’ONU notamment ont peur de l’impact que le rejet de grandes quantités de saumure peut avoir sur les zones concernées.