Investir dans la colocation : une stratégie rentable ?
information fournie par Boursorama avec LabSense 20/04/2025 à 08:30

C’est à la fin des années 70, aux Etats Unis, qu’émerge le principe de la colocation : un moyen, pour les étudiants éloignés de leurs domiciles, de se loger à moindre coût, tout en bénéficiant d’un lieu de vie partagé et (en principe) convivial. La pratique s’est ensuite répandue dans le monde entier, devenant parfois une réponse à la crise du logement… Ainsi, de vastes espaces sont dorénavant pensés et acquis dans une logique d’investissement colocatif. S’ils font le bonheur d’étudiants, de jeunes actifs, de célibataires, voire de familles monoparentales ; qu’en est-il du point de vue du bailleur ? Cadres réglementaires, contraintes, rentabilité moyenne… Voici ce qu’il faut savoir sur le sujet.

Investir dans la colocation : une stratégie rentable ? / iStock.com - monkeybusinessimage

Colocation, location à la chambre, comment ça marche ?

Dans les deux cas, des personnes partagent un logement qui leur tient lieu de résidence principale. Pourtant, le contrat locatif, est quelque peu différent : dans une colocation dite « classique », les occupants s’engagent sur un même bail, ou signent des contrats différents, mais dans les deux cas ils restent solidaires les uns des autres, ce qui les oblige à payer l’intégralité du loyer même si l’un d’eux est défaillant. Dans le cas d’une location dite « à la chambre », chaque locataire signe un bail individuel et n’est juridiquement engagé que pour sa propre quote-part du loyer (+ charges). La jouissance exclusive de sa chambre (éventuellement assortie d’une salle d’eau ou de bain) lui est en contrepartie assurée. Le logement mis à disposition des colocataires peut être meublé ou « nu ». Dans le premier cas, la durée classique du bail est d’un an. Dans le second, 3 ans. Il existe cependant un type de contrat spécifique réservé aux étudiants ou aux personnes en mobilité professionnelle : il s’agit du « bail mobilité », dont la durée peut aller de 1 à 10 mois, sans reconduction possible. Enfin, un « bail de courte durée » peut être signé en cas de besoins temporaires (pour des travailleurs saisonniers, par exemple). Ce type de contrat qui mentionne que le bien n'est pas destiné à la résidence principale des colocataires, peut prévoir une durée de seulement quelques mois, voire quelques semaines.

Quel rendement pour le propriétaire ?

Les facteurs clé du rendement d’un bien destiné à la colocation reposent sur son emplacement géographique, son nombre de chambres, et le fait qu’il soit meublé ou non. Le taux de rendement brut (TRB) est estimé entre 6 % et 12 %, le haut de la fourchette étant occupé par les biens situés dans les zones les plus prisées (grandes villes universitaires, en général), disposant d’au moins 3 chambres, et meublés. En effet, ce dernier paramètre permet d’exploiter le bien en LMMP (Loueur Meublé Non Professionnel) ; un statut intéressant fiscalement car permettant de déduire de ses revenus, les frais de travaux engagés. A noter : si la colocation est considérée comme un investissement plutôt rentable par rapport à un bail locatif classique, elle multiplie aussi les risques et difficultés de gestion : départs fréquents, mésentente des colocataires, risques d’impayés ou de dégradations…