Immobilier : au sortir du confinement, les Français s’interrogent sur leur logement
information fournie par Mingzi 19/05/2020 à 12:52

Le confinement et le télétravail semblent avoir conduit de nombreux Français à s'interroger sur leur logement (Crédit photo: 123RF)

Le confinement aurait-il donné aux Français le goût du télétravail et des grands espaces ? Une enquête SeLoger montre que les Français semblent se détourner des métropoles au profit des petites et des moyennes villes.

La nouvelle attractivité des petites et moyennes villes à la périphérie des grandes métropoles

Le confinement et le télétravail semblent avoir conduit de nombreux Français à s'interroger sur leur logement. Si l'on n'a plus l'obligation de se rendre tous les jours sur son lieu de travail, à quoi bon habiter un appartement exigu dans une métropole alors qu'à quelques dizaines de minutes de transport, et pour le même prix, on pourrait s'offrir un logement plus grand, pourquoi pas une maison avec un jardin, et une pièce en plus pour pouvoir télétravailler ?

L'enquête réalisée par le site SeLoger laisse penser que les priorités des acquéreurs sont en train de changer à la faveur d'une attractivité nouvelle des petites et moyennes villes en périphérie des grandes métropoles.

Le site SeLoger a constaté une véritable inflation du terme « maison » dans les recherches des internautes, confirmant leur intérêt grandissant pour l'acquisition de ce type de bien. Entre 2019 et 2020, la présence du terme « maison » dans les recherches immobilières effectuées sur le site a augmenté de :

  • 55 % à Gennevilliers (près de Paris)
  • 54 % à Hoenheim (près de Strasbourg)
  • 52 % à Chantepie (près de Rennes)
  • 37 % à Saint-Herblain (près de Nantes)
  • 36 % à Écully (près de Lyon)
  • 28 % à La Trinité (près de Nice)
  • 22 % à Ronchin (près de Lille)
  • 20 % à Floirac (près de Bordeaux)
  • 19 % à Castelginest (près de Toulouse)

« Le confinement a impacté les recherches immobilières » explique Séverine Amate, Porte-Parole du groupe SeLoger. « On constate aussi une appétence accrue pour les maisons qui concentrent les 2/3 des recherches » ajoute-t-elle.

Une tendance confirmée par Julien Denormandie, Ministre chargé du Logement. « Je me bats pour qu'au-delà des métropoles, on fasse des villes de taille moyenne de vrais pôles de centralité. Or ce que l'on constate depuis que les visites ont repris, c'est une très forte appétence pour des territoires qui, en termes d'immobilier, ne jouissaient pas d'autant d'attractivité avant la crise. Et le télétravail y est pour beaucoup » explique-t-il.

Le confinement et l'isolement qu'ont connus les Français ont probablement fait évoluer les mentalités. Les lignes du secteur de l'immobilier pourraient ainsi s'en trouver bougées.

Le désir d'espace des Parisiens

Les Parisiens sont, plus que jamais, en manque d'espace. Il ressort de l'enquête que dans la banlieue toute proche, à Choisy-le-roi (20 minutes en voiture de la capitale) les maisons sont largement plus recherchées qu'elles ne l'étaient avant (le nombre de recherches sur le mot clé « maison » a bondi de 25% depuis l'année dernière). Ce regain d'attractivité peut notamment s'expliquer par le fait que le prix de l'immobilier à Choisy-le-Roi permet à un acheteur parisien de tripler la superficie de son logement. À Alfortville et à Gennevilliers il gagnera respectivement, en termes de mètres carrés, 114% et 152%.

La province est également touchée par cette tendance

Le marché de l'immobilier francilien n'est pas le seul à être touché par cette tendance. Selon l'enquête SeLoger, la province fait, elle aussi, l'objet d'un rééquilibrage du marché immobilier. Sont ainsi mises à l'honneur, dans le marché immobilier post-confinement, des villes comme :

  • Ambarès-et-Lagrave (à ½ heure de Bordeaux mais où un Bordelais pourra s'acheter, pour 251 000 €, 35 m² supplémentaires),
  • Saint-Herblain (à 23 min de Nantes / 41 % de gain en superficie),
  • Ronchin (à 13 min en voiture de Lille / 75 % de gain),
  • Givors (à 26 min de Lyon / 155 % de gain),
  • Marignane (à 24 min de Marseille / 19 % de gain, soit 15 m² en plus),
  • La Trinité (à ¼ d'heure de Nice / 60 % de gain),
  • Bruz (25 min de Rennes / 42 % de gain),
  • Castelginest (½ heure de Toulouse / 30 % de gain),
  • Hoenheim (14 min de Strasbourg / 73 % de gain)