Epargne salariale : les pistes pour généraliser ce placement encore trop discret
information fournie par Boursorama 28/03/2018 à 19:05

L'épargne salariale est surtout connue et utilisé dans les grandes entreprises. Elle gagne à être connue dans les TPE-PME ( Crédits: Pexels )

L’épargne salariale existe au sein des entreprises françaises depuis les années soixante. Surtout utilisée dans les plus grosses entreprises, elle souffre d’un déficit de notoriété dans les structures de taille plus modeste. La Semaine de l’épargne salariale est l’occasion de mieux la faire connaitre.

Du 26 au 30 mars 2018 se tient la deuxième édition de la « Semaine de l’épargne salariale ». A cette occasion, de nombreuses conférences sont organisées afin de mieux faire connaitre les dispositifs existants. De nombreuses manifestations sont également organisées dans plusieurs villes de France . En effet, malgré ses nombreux avantages, l’épargne salariale reste encore méconnue du grand public.

L’épargne salariale reste peu connue dans les petites entreprises

Selon une étude de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) datant d’Août 2017, les dispositifs d’épargne salariale sont surtout présents dans les grandes ou moyennes entreprises de plus de 50 salariés. En revanche seuls 16,5 % des travailleurs dans des entreprises de moins de 50 salariés bénéficient d’un tel dispositif. L’un des objectifs de la future loi Pacte, portée par Bruno Le Maire, qui devrait être présentée en Conseil des ministres à la mi-avril, sera de la rendre plus accessible aux petites entreprises.

Un encours de 12.766 euros par salarié

Actuellement, près de 10,3 millions de salariés travaillant dans 305.000 entreprises sont bénéficiaires d’un dispositif d’épargne salariale. L’encours global est estimé par l’Association Française de Gestion (AFG) a 131,5 milliards d’euros à fin décembre 2017. Ce qui représente 12.766 euros en moyenne par compte ouvert par salarié.

Deux formes de partage du profit dans l’entreprise

Les travailleurs en poste depuis au moins trois mois dans une entreprise de plus de 50 salariés peuvent bénéficier du mécanisme de la participation qui consiste en une redistribution d’une partie des bénéfices réalisés par l’entreprise. Si elle est obligatoire pour les entreprises de plus de 50 salariés, elle reste facultative lorsque l’entreprise est en dessous de ce seuil. L’autre mécanisme accessible c’est l’intéressement. Il permet à toute entreprise d’associer les salariés à des objectifs de performance économique ou financière. Il peut être mis en place de manière facultative dans l’entreprise.

Deux dispositifs d’épargne distincts

Les primes reçues par le salarié au titre de la participation ou de l’intéressement peuvent être investis dans deux dispositifs distincts. Le plus courant reste le Plan d’Epargne Entreprise (PEE). En plus des primes reçues, le salarié peut y faire des versements volontaires pour se constituer une épargne à moyen terme. En effet, les sommes versées sur un PEE doivent rester investies cinq années minimum avant de pouvoir être débloquées. L’autre dispositif accessible c’est le Plan d’épargne pour la retraite collectif (Perco). Comme son nom l’indique, il est avant tout destiné à la préparation de la retraite et les sommes investies ne peuvent être débloquées qu’à ce moment-là. Il existe toutefois dans les deux dispositifs des cas de déblocage anticipé.

Des propositions pour faciliter l’épargne salariale

Malgré ces multiples avantages, l’épargne salariale reste un dispositif difficile à mettre en place. « Il faut bien reconnaitre que le législateur, au fil du temps et des alternances politiques, a considérablement complexifié le système. Lois et décrets se sont succédé à un rythme quasi annuel sans cohérence, mettant le plus souvent en opposition pouvoir d’achat, épargne de projet et épargne retraite », indique Bruno Chrétien Président de l’Institut de Protection Sociale (IPS). A l’approche de la loi Pacte, l’IPS veut peser dans le débat et a rendu public un livre blanc destiné à simplifier l’épargne salariale au travers de plusieurs propositions. A cet égard, l’IPS préconise de privilégier l’intéressement parce qu’il est : « assis sur des objectifs concrets et modulables en fonction de la stratégie de chaque entreprise ». L’institut propose également de simplifier les formalités en autorisant la mise en place de l’intéressement et de la participation par décision unilatérale de l’employeur dans toutes les entreprises de moins de 50 salariés. Enfin l’IPS propose de moderniser la formule de calcul de la participation, qui n’a pas évolué depuis sa création en 1967.

A l’occasion de la Semaine de l’épargne salariale, Boursorama organise un webinaire sur les clés pour tout comprendre de l’épargne salariale, qui aura lieu le 4 avril à 18h30. Vous pouvez vous inscrire dès maintenant .

A. L. (rédaction@boursorama.fr)