Coronavirus : Un chef d'entreprise s'enchaîne pour réclamer une indemnisation à son assureur
information fournie par Boursorama avec Newsgene 11/06/2020 à 12:29

Coronavirus : Un chef d'entreprise s'enchaîne pour réclamer une indemnisation à son assureur

Un chef d'entreprise a décidé de s'enchaîner tous les jours devant le siège de la Mutuelle de Poitiers jusqu'à obtenir gain de cause. Il réclame une indemnisation de 62.000 euros pour perte d'exploitation en raison de l'épidémie de coronavirus. Ce que lui refuse son assureur.

Il ne veut pas se laisser faire. Martial Léotard, chef d'une entreprise de réceptions et mariages à Richelieu (Indre-et-Loire), a décidé de s'enchaîner tous les jours devant le siège de la Mutuelle de Poitiers à Ligugé (Vienne) pour réclamer une indemnisation que l'assureur lui conteste.

L'homme s'est ainsi enchaîné à un réverbère mercredi 10 juin pour la deuxième journée consécutive, après une nuit de repos. Il réclame 62.000 euros à l'assureur dans le cadre de la perte d'exploitation de sa société, liée à l'épidémie de Covid-19. Il compte revenir tous les jours de la semaine, de 9 h à 17 h, jusqu'à obtenir gain de cause.

Pas couvert pour « le risque pandémie »

« Je suis couvert dans le cadre d'une fermeture administrative pour maladie contagieuse et donc pour épidémie... mais pas pour pandémie , indique le chef d'entreprise. C'est ce que nous répond notre agent d'assurance à Loudun, parce que ce mot de pandémie a été enlevé des contrats depuis quelques années, alors que nous payons pour tous les risques, incendie, dégâts des eaux . » Selon lui, l'assureur n'aurait proposé qu'une indemnisation à hauteur d'1,7 % du chiffre d'affaires. Malgré une tentative de dialogue, la discussion a tourné court, chacun campant sur sa position.

Stéphane Désert, directeur général de la Mutuelle de Poitiers, indique de son côté que « la garantie perte d'exploitation ne peut pas fonctionner. Le risque pandémie n'est pas garanti. C'est un risque systémique qui touche tout le monde, que nous ne pouvons pas assurer financièrement » . Mardi 9 juin, un restaurateur girondin qui se pensait lui aussi couvert par son assureur a attaqué Axa en référé devant le tribunal de commerce de Bordeaux. Une affaire similaire impliquant des restaurateurs du Beaujolais est également en cours.