Aider ses enfants financièrement : attention aux risques !
information fournie par Boursorama avec LabSense 25/05/2025 à 08:30

Du soutien ponctuel au financement d'un projet plus coûteux, l'aide apportée à ses enfants est une démarche qui va de soi pour nombre de parents. Il faut cependant rester conscient des risques de cette pratique et des répercussions financières potentielles pour le donneur.

Aider ses enfants financièrement : attention aux risques ! / iStock.com - CalypsoArt

De multiples formes d'aide

L'aide financière à ses enfants majeurs peut prendre des formes diverses et variées : soutien en cas de difficultés ponctuelles, aide dans une période de transition (déménagement, démarrage de la vie professionnelle…), aide aux études ou au financement du permis de conduire, aide pour l'achat d'un bien (prêt, apport personnel, travaux…), etc. La nature et le montant de l'aide varient en fonction des moyens financiers des parents, et les conséquences juridiques et fiscales seront différentes selon l'aide apportée. La forme la plus courante du soutien financier aux enfants est le versement mensuel d'une pension alimentaire, qui s'inscrit dans le cadre de l'obligation des parents de subvenir aux besoins de leurs enfants majeurs tant que ceux-ci ne sont pas autonomes. Juridiquement, cette aide n'est pas considérée comme une donation taxable tant qu'elle reste proportionnelle aux ressources des parents et aux besoins de l'enfant. Fiscalement, la pension versée est déductible des revenus imposables si l'enfant majeur n'est pas rattaché au foyer fiscal de ses parents. Le don "manuel" est une autre forme d'aide, qui se justifie quand un parent souhaite transmettre une somme importante (pour l'achat d'un bien par exemple). Même si un acte devant notaire est toujours recommandé, cette donation peut se faire de la main à la main. Un abattement de 100 000 € tous les 15 ans s'applique sur les donations entre parents et enfants. Le parent peut aussi accorder un prêt familial, souscrire un contrat d'assurance vie (avec un régime fiscal intéressant) ou encore céder temporairement l'usufruit d'un bien qui produit des revenus (tel que location, actions, parts SCPI…).

Les risques de l'aide financière aux enfants

Aussi bienveillante soit-elle, cette démarche doit cependant être bien évaluée par le donneur en termes de risques et de conséquences. Il faut tout d'abord être au clair avec sa propre situation financière et anticiper ses futurs besoins, notamment au moment de la retraite. Un bilan précis de ses finances est incontournable, afin de prendre en compte d'éventuelles dépenses liées au vieillissement. Par ailleurs, il est important de baliser l'aide apportée : une aide ponctuelle ne doit pas être considérée par l'enfant comme une aide permanente. Fixer des limites précises (type d'aide, montant, limite dans le temps) et préciser ce qui est attendu en retour (construire un projet, solliciter les aides légales…) peut éviter des tensions et des malentendus à venir. L'objectif doit être le coup de pouce, non la dépendance financière permanente. A contrario, l'aide apportée ne doit pas devenir un motif de prise de contrôle sur l'enfant et sur ses décisions. Proposer, conseiller et inciter doit rester la règle. Communiquer avec l'ensemble de la fratrie est recommandé, surtout si un enfant est favorisé au détriment d'un autre. La transparence est de mise pour éviter les conflits futurs. Par conséquent, il est essentiel d'expliquer la motivation d'une telle démarche et d'envisager une compensation à venir. Par ailleurs, le cadre fiscal doit être pris en compte, afin d'éviter des frais suite à des donations non déclarées ou à des dons insuffisamment contractualisés. Le cadre légal doit également être respecté, notamment en cas de cautionnement : un parent qui se porte caution d'un prêt doit être conscient qu'il s'engage à se substituer à l'enfant si celui-ci ne respecte pas ses engagements.