(Répétition sans changement d'une dépêche envoyée dimanche)
par Sinead Carew
26 juillet (Reuters) - Le secteur de l'énergie pourrait
reprendre un peu de couleurs avec la publication des résultats
du deuxième trimestre mais à moins d'une forte hausse des cours
du pétrole brut, il ne devrait même pas réussir à tenir sur ses
niveaux actuels.
Les cours du pétrole ont chuté beaucoup plus fortement que
ceux des actions pendant les 13 derniers mois depuis leur pic de
du 23 juin 2014, ce qui fait que les niveaux de valorisation des
sociétés du secteur restent élevés. L'indice S&P sectoriel de
l'énergie .SPNY a chuté d'environ 30% sur la période alors que
les cours du baril de brut se sont effondrés de 50%.
Les résultats du deuxième trimestre du secteur de l'énergie
sont attendus au-dessus du consensus des analystes financiers,
qui anticipent à ce stade une baisse de près de 59% par rapport
à ceux du deuxième trimestre de l'an dernier, selon une analyse
de Thomson Reuters, ce qui pourrait soutenir leurs cours.
Mais le secteur reste cher: le ratio PER cours/résultats de
l'indice sectoriel est à environ 23 contre 17 pour le S&P 500.
Le PER du sous-indice sectoriel S&P des sociétés
d'exploration et de production .SPLRCOILP est à son plus haut
niveau depuis que Reuters a commencé à le prendre en compte en
1995. Le consensus pour les résultats des producteurs de pétrole
est basé sur un cours moyen du brut de 65,19 dollar le baril en
2016, précise Fadel Gheit, analyste chez Oppenheimer & Co.
Or, les cours du brut léger américain CLc1 se traitent
autour de 48 dollars et les contrats futures font ressortir un
cours moyen en 2016 d'environ 54 dollars.
PRODUCTEURS US POTENTIELLEMENT EN DIFFICULTÉ
Selon l'analyste, la moitié environ des producteurs
américains de pétrole pourraient se retrouver en difficulté
financière, à moins que le baril ne dépasse les 70 dollars.
"Les perspectives des valeurs de l'énergie sont peu
encourageantes car elles se traitent avec un cours implicite du
pétrole plus élevé que les prix spot (au comptant)", souligne
Stephen Clark, gérant de portefeuille chez Standard Life
Investments à Boston, un investisseur de long terme. "Une
certaine reprise des cours du pétrole est déjà prise en compte."
Globalement, le secteur de l'énergie devrait annoncer des
résultats supérieurs de 3,5% au consensus, selon les données de
Thomson Reuters, qui retient les analystes les plus réputés.
Mais il pourrait y avoir quelques mauvaises surprises.
La semaine prochaine, Chevron CVX.N , Exxon Mobil XOM.N
et Murphy Oil MUR.N devraient faire mieux que prévu alors que
ConocoPhillips COP.N , Range Resources RRC.N et Occidental
Petroleum OXY.N pourraient faire moins bien, selon les données
de Thomson Reuters.
Il se peut que traders et analystes sous-estiment les futurs
cours du pétrole. Les investisseurs ont constaté des signes
encourageants sur ce marché, avec une demande soutenue depuis le
début de la saison estivale et une réduction des dépenses
d'investissement de nombreuses grandes compagnies pétrolières.
"Il pourrait y avoir une amélioration, tant pour les cours
du pétrole que pour les valeurs de l'énergie, plus tard dans
l'année, portée par la baisse de la production américaine et une
demande généralement plus solide", dit Tim Parker, analyste
pétrolier et gérant de portefeuille chez T. Rowe Price.
"Je suis moins confiant pour les années à venir avec les
courants contraires de l'Iran et du potentiel ralentissement de
l'économie mondiale", ajoute-t-il.
Les valorisations dans l'exploration et de la production
restent particulièrement élevées. Même après leur chute de 25%
depuis avril, le PER (ratio cours/résultats) est autour de 100,
très largement au-dessus de celui du S&P 500. Le dernier pic de
valorisation de ce sous-secteur était inférieur à 70 en 1995.
(avec Rodrigo Campos, Saqib Ahmed et Catherine Ngai à New York,
Noel Randewich à San Francisco, Juliette Rouillon pour le
service français)