Wall Street: cesse enfin d'ignorer la dégradation des taux
information fournie par Cercle Finance 22/05/2025 à 08:20

(CercleFinance.com) - Wall Street semble soudain ressorti d'un climat de complaisance que rien ne semblait pouvoir dissiper vers 19H en découvrant une adjudication mal souscrite de Treasuries à '20 ans'.

C'est ce qui a soudain aggravé la situation sur le compartiment obligataire américain, lequel ne cesse de se dégrader dans l'indifférence générale depuis le 7 avril (début du 'rallye' des indices US) et surtout le 1er mai, avec +45Pts sur le '10 ans', lequel explose de +11Pts à plus de 4,600% tandis que le '30 ans' affiche +10,5Pts à 5,0800%.

Les pertes marginales du début de la séance ont soudain pris de l'ampleur et au final, le S&P500 lâche -1,6%, le Dow Jones -1,9% et le Nasdaq s'enfonce de -1,4% malgré les +2,8% d'Alphabet.

Mais c'est le Russell-2000 qui a littéralement dévissé avec -2,8% et qui efface tous ses gains depuis le 9 mai (perte annuelle de plus de -8%).

Coincidence troublante, mardi matin, c'est également une adjudication de bons du Trésor à '20 ans' au Japon qui n'avait pas trouvé preneur, ce qui avait fait exploser leur taux de 2,40 vers 2,55% (alors que le rendement était de 1,915% le 7 avril).

Depuis 4 semaines, les acheteurs, majoritairement des particuliers pour qui les marchés obligataires appartiennent à un autre univers, ne se sont pas préoccupés des taux, ni des révisions à la baisse des bénéfices et des objectifs de vente (ne comptait que les trimestriels 'meilleurs que prévu' et l'appétit pour les '7 fantastiques', ou le 'top-10' du S&P500 qui pèse de nouveau 37% de l'indice).

A noter que le VIX, retombé sous les 20% depuis le 9 mai dernier a bondi de +16% vers 21.

'Le rebond massif des actions auquel nous assistons depuis quelques semaines soulève des interrogations légitimes sur sa solidité, tant les valorisations et l'environnement dans lequel il intervient est différent de 2018 ou de 2020', selon des experts d'IG France.

Signe d'un certain regain d'aversion au risque de quelques investisseurs, l'actif refuge par excellence qu'est l'or avait fortement progressé ce mardi, le métal jaune s'établissant ainsi au-dessus des 3.300 dollars l'once, et 3.320 ce mercredi soir.

'Les inquiétudes persistantes concernant la santé budgétaire américaine et les risques macroéconomiques plus larges ont continué de lui offrir un soutien', expliquait Quasar Elizundia, expert research strategist chez Pepperstone.

Ce dernier pointe aussi des récents commentaires de membres de la Fed, qui ont insufflé de la prudence quant à des baisses de taux au second semestre, ainsi qu'une situation géopolitique qui 'ajoute à la complexité'.

Signe que le contexte 'risk-on' n'est pas complètement hors de propos, le bitcoin , arraché à la hausse par Michael Saylor, le PDG de Microstrategy qui recommande dans un tweet d'acheter le Bitcoin au plus haut comme lui (afin de faire sauter la barre des 109.000$ du 20 janvier dernier), a effectivement établi un nouveau record absolu à 109.500$.