Un ultimatum lancé à des rebelles assiégés à 40 km de Damas
information fournie par Reuters 03/04/2018 à 14:55
(Actualisé avec précisions et situation à Douma) BEYROUTH/AMMAN, 3 avril (Reuters) - Les rebelles du Kalamoun oriental, zone assiégé à une quarantaine de kilomètres au nord-est de Damas, devront se rendre ou partir, selon un ultimatum lancé par les forces syriennes et russes. Les termes de cet ultimatum ont été exposés aux civils par un officier de l'armée russe et un membre des services de renseignement de l'armée de l'air syrienne, a précisé Saïd Saïf, porte-parole des Forces du Martyr Ahmed al Abdo. "Un message clair a été adressé aux groupes de l'Armée syrienne libre de la zone: soit ils choisissent la réconciliation et le désarmement (...), soit ils quittent le Kalamoun oriental", a-t-il expliqué à la chaîne de télévision Al Hadath. Le Kalamoun oriental ne fait pas partie de la Ghouta orientale, région voisine de la capitale dont les forces gouvernementales achèvent la reconquête. Il s'agit d'une zone désertique où se trouvent quelques localités. Les rebelles ont proposé de se retirer de ces localités pour se replier dans la montagne, mais souhaitent que les civils y restent, a précisé Saïf. Selon lui, ils attendent maintenant la réponse de la Russie. Le but est d'éviter les "déplacements forcés" qui ont eu lieu dans d'autres régions reprises par les forces gouvernementales, comme la Ghouta. Les civils qui ont rencontré les officiers russe et syrien leur ont dit craindre que le départ des rebelles ne mette la population à la merci des djihadistes du Front al Nosra ou de l'Etat islamique. NÉGOCIATIONS DANS L'IMPASSE À DOUMA En ce qui concerne Douma, dernière poche de résistance de la Ghouta orientale, les discussions se poursuivent, dit-on de source proche de l'opposition. La presse officielle assure pour sa part que les rebelles du Djaïch al Islam, qui y sont retranchés, ont accepté de quitter les lieux pour se rendre dans la zone tampon contrôlée par l'armée turque et ses alliés locaux, à la frontière nord. Selon le ministère russe de la Défense, 2.000 personnes sont parties depuis dimanche dans le cadre de cet accord. De source proche de l'opposition et des négociations, on assure en revanche que rien n'a été conclu avec le Djaïch al Islam. Le mouvement, qui serait formé de plusieurs milliers d'hommes, avait auparavant exclu tout "déplacement forcé". Les habitants de Douma veulent un accord de réconciliation qui interdisent la présence des services de sécurité syriens, dont ils redoutent les représailles, a-t-on ajouté de même source. D'après une source militaire interrogée lundi, certains membres du Djaïch restent hostiles à la conclusion d'un accord avec les forces gouvernementales. S'ils refusent de partir, ils seront chassés par la force, a-t-on assuré. Un ultimatum leur aurait également été lancé, mais on ignore quel délais leur a été accordé. (Tom Perry et Suleiman al-Khalidi, Nicolas Delame et Jean-Philippe Lefief pour le service français)