(Actualisé avec ministre iranien de la Défense)
WASHINGTON, 21 juin (Reuters) - Donald Trump a approuvé une
opération militaire devant cibler vendredi des installations
iraniennes avant de se raviser et d'annuler ces frappes au
dernier moment, a rapporté le New York Times, citant des
représentants de l'administration américaine ayant pris part ou
étant informés des discussions.
D'après le quotidien, le président américain a validé une
opération contre une série de cibles iraniennes, telles que des
radars ou des batteries de missiles, avant de faire volte-face
ravisé alors que les avions de combat avaient décollé et les
navires de guerre s'étaient mis en position.
Aucun missile n'a été tiré, a déclaré un représentant de
haut rang de l'administration, cité par le journal.
Le New York Times précise ne pas savoir à l'heure actuelle
si une offensive américaine contre l'Iran est toujours
programmée, indiquant ne pas avoir établi si Donald Trump avait
changé d'avis ou si le revirement était dû à des interrogations
stratégiques ou logistiques.
Cité par l'agence de presse iranienne du Travail (ILNA), le
ministre iranien de la Défense, Amir Hatami, a dénoncé
l'attitude de Washington qui cherche selon lui à provoquer une
"phobie de l'Iran".
"Le contexte est compliqué et la méfiance est de mise dans
la région", a-t-il déclaré. "Cela entre apparemment dans un
projet politique qui vise à créer une phobie de l'Iran et de
créer un consensus contre la République islamique.
Les craintes de confrontation directe entre Washington et
Téhéran ont été ravivées jeudi après que l'Iran a abattu un
drone américain se trouvant selon lui dans son espace aérien,
près du détroit d'Ormuz, ce que contestent les Etats-Unis.
Plusieurs élus républicains et démocrates ont pris part
jeudi à la Maison blanche à une réunion d'information
consécutive à cet incident.
Le chef de file de la minorité républicaine à la Chambre des
représentants, Kevin McCarthy, a cosigné un communiqué appellent
les Etats-Unis à réagir de manière "mesurée" face à l'Iran.
Dans une note d'urgence diffusée jeudi soir, l'aviation
civile américaine (FAA) a interdit aux compagnies aériennes
américaines de survoler le détroit d'Ormuz et le golfe d'Oman.
La compagnie United Airlines a pour sa part suspendu les
vols prévus depuis l'aéroport de Newark, dans le New Jersey, à
destination de Bombay, en Inde, car ils empruntent l'espace
aérien iranien.
KLM, filiale du transporteur Air France-KLM AIRF.PA , a
annoncé à son tour que ses appareils éviteraient certaines
parties de l'espace aérien iranien.
(Clarence Fernandez, David Shepardson; Jean Terzian et NicolaS
Delame pour le service français)