LONDRES, 25 janvier (Reuters) - Total TOTF.PA devra
réaliser des coupes plus importantes dans ses investissements et
ses distributions aux actionnaires que ses principaux
concurrents européens si les cours du brut restent bas, et s'il
veut conserver sa note de crédit actuelle, a estimé lundi
l'agence Fitch.
Les dépenses du groupe devront diminuer d'un tiers cette
année par rapport à 2015 pour ramener l'endettement net à un
niveau compatible avec le maintien de sa note AA-,
explique-t-elle dans une étude.
Total a déclaré auparavant s'attendre à avoir dépassé l'an
dernier son objectif de réduction de coûts, fixé à 1,2 milliard
de dollars, et il prévoit de retirer 10 milliards de dollars de
cessions d'actifs d'ici 2017. Pour 2016, le pétrolier français
table sur des investissements en capital de 20 à 21 milliards de
dollars, soit trois milliards de moins que l'an dernier.
"Si Total ne parvenait pas à atteindre ses objectifs de
cessions, les coupes dans les dépenses non contraintes devraient
atteindre 44% par rapport à 2015", estime Fitch, qui fonde ses
calculs sur l'hypothèse d'un cours moyen du pétrole de 45
dollars cette année, 50 dollars en 2017 et 55 dollars l'année
suivante.
Royal Dutch Shell RDSa.L a annoncé de son côté un
programme de cessions de 30 milliards de dollars une fois bouclé
le rachat de BG BG.L .
Fitch écrit que si Shell ne concluait aucune cession, il
devrait réduire ses dépenses non contraintes de 49% pour assurer
le maintien de sa note de crédit d'ici 2018.
"Les compagnies peuvent faire plus que couper dans leurs
investissements et leur rendement actionnarial", ajoute l'agence
de notation.
Jusqu'à présent, Eni ENI.MI est la seule grande compagnie
pétrolière à avoir réduit les distributions de liquidités à ses
actionnaires.
Fitch note que la réduction des dépenses d'exploitation
pourrait être facilitée, au fil du temps, par le renouvellement
des contrats sur la base de prix de marché réduits.
(Karolin Schaps; Marc Angrand pour le service français, édité
par Wilfrid Exbrayat)