(Actualisé avec des précisions, contexte, cours de Bourse)
12 décembre (Reuters) - Toshiba 6502.T et Western Digital
WDC.O , son associé dans les semiconducteurs, ont annoncé mardi
qu'ils mettaient fin à leur long contentieux tenant au projet
du conglomérat japonais de céder sa filiale de mémoires, levant
ainsi un obstacle important à la réalisation de la transaction.
Toshiba avait annoncé fin septembre son intention de vendre
pour 18 milliards de dollars (15,3 milliards d'euros) Toshiba
Memory, le deuxième producteur mondial de mémoires NAND, à un
consortium emmené par le fonds américain Bain Capital et ce,
afin de couvrir le passif de Westinghouse, sa filiale nucléaire
américaine qui entre-temps a déposé le bilan.
Western Digital avait menacé de bloquer toute transaction
qui serait effectuée sans son consentement.
Des sources au fait des discussions avaient rapporté
vendredi dernier que les deux groupes avaient trouvé un accord
de principe.
L'accord prévoit que le spécialiste américain des disques
durs renonce à toute procédure d'arbitrage pour arrêter la vente
et qu'en échange Toshiba lui permette d'investir dans une
nouvelle ligne de production de mémoires de pointe.
Les accords passés par les deux entreprises au sujet de
leurs coentreprises de Yokkaichi, un site localisé dans le
centre du Japon, seront étendus à 2027 voire au-delà.
Western Digital compte également investir dans une nouvelle
usine de mémoires dont Toshiba démarrera le chantier en 2018
dans le nord du Japon.
Pour autant, la cession de la filiale mémoires n'est pas
forcément libérée de toute entrave.
Argyle Street Management, un fonds spéculatif de Hong Kong
avec 1,2 milliard de dollars d'actifs sous gestion, estime que
Toshiba n'a plus besoin de vendre sa filiale grâce à la récente
injection de capital dont il a bénéficié.
Le groupe japonais a levé ce mois-ci 5,3 milliards de
dollars auprès de fonds étrangers, un montant suffisant pour
couvrir ses engagements, grâce aussi à des déductions fiscales.
Le fonds invite la trentaine d'investisseurs étrangers qui
ont participé à cette levée de fonds à s'associer pour faire
barrage à la vente.
Il reste enfin à recevoir le feu vert des diverses autorités
compétentes mais il ne semble pas que cela doive poser problème
a priori.
L'action Western Digital gagnait 2,2% en après-Bourse à New
York à l'annonce de cet accord.
(Makiko Yamazaki à Tokyo et Rushil Dutta à Bengalore; Wilfrid
Exbrayat pour le service français, édité par Bertrand Boucey)