Theradiag : un chiffre d’affaires 2017 décevant

information fournie par Biotech Finances 20/02/2018 à 14:45

A défaut de croissance, Theradiag poursuit son recentrage sur des activités génératrices de profits et réduit sa structure de coût. (crédit : Adobe Stock)

C’est une grosse déception. Là où les analystes espéraient voir la barre des 10 millions d’euros franchie haut la main, Theradiag tombe largement en dessous. La biotech parisienne a dévoilé un chiffre d’affaires de 9,1 millions d’euros pour l’exercice 2017, en croissance de 4% seulement. Le cours de l’action recule de 13% à la mi-séance.

La croissance de l’activité a été tirée, l’an passé, par les ventes de Lisa-Tracker. Ces kits de diagnostic sont destinés au monitoring des biothérapies à base d’anti-TNFalpha, massivement utilisés dans la polyarthrite rhumatoide et la maladie de Crohn, notamment.

Ils permettent aux médecins de mesurer l’évolution de l’efficacité du traitement dans le temps et d’anticiper l’apparition de résistance. Ils ont généré 3,3 millions d’euros de recettes pour Theradiag en 2017, en hausse de 20%. Le total des ventes de produits de theranostic atteint 4,2 millions, en hausse de 4%. Le solde est composé d’études et de prestations ponctuels pour l’industrie pharmaceutique. La variation négative (-32%) de cette activité non récurrente, n’est pas significative. Et c’est bien Lisa-Tracker et ses 20% de croissance qui ont déçu : le marché attendait plus.

Le décollage américain se fait attendre

Aux Etats-Unis, où la société a signé fin 2015 un partenariat de distribution avec Miraca Life Science (devenu Inform Diagnostic), le décollage se fait attendre : «La croissance du marché des tests de monitoring est intimement liée avec celui du vaste marché des biosimilaires, dont on voit que l’émergence est plus lente et complexe que prévu», explique Christophe Dombu, analyste chez Portzamparc.

En Europe, où Theradiag a signé plusieurs accords de distribution avec de grands groupes pharmaceutiques (Hospira, Biogen, MSD), le décollage se fait au rythme des appels d’offres hospitaliers et de la gestion des stocks, difficilement maitrisables. «Le décollage de Lisa Tracker est plus lent que prévu, mais le potentiel commercial est intact à nos yeux», explique l’analyste.

Mornes perspectives

Il faut l’espérer car, hors du theragostic, les perspectives sont mornes. La société a réalisé un chiffre d’affaires de 4,9 millions d’euros (-2%) dans le diagnostic in vitro (DIV), sa deuxième activité. L’activité a souffert du retard pris par le lancement Bioclia, retard lui-même lié aux relations difficiles que la biotech entretient avec son partenaire chinois HOB. Les deux sociétés ont en effet mis en place, fin 2015, un partenariat de distribution croisée pour la commercialisation de leurs tests DIV respectifs sur les marchés européens et chinois, autour de la plateforme de tests automatisés Bioclia développée par HOB.

Mais les négociations s’enlisent et HOB vient de résilier l’un de ses contrats avec Theradiag. « La plateforme buterait sur des contraintes règlementaires », estime un investisseur, proche du dossier, il est convaincu que le partenariat sera abandonné. C’est un relais de croissance qui s’évanouit, deux mois après que Theradiag a annoncé l’abandon de Prestizia, une plateforme de recherche fondamentale, qui aurait pu servir de base au développement de nouveaux tests DIV propriétaires.

A défaut de croissance, Theradiag poursuit son recentrage sur des activités génératrices de profits (les tests IVD propriétaires (75% de l’activité IVD, le solde étant des produits distribués) et Lisa-Tracker) et réduit sa structure de coût. L’espoir d’atteindre l’équilibre financier en 2017 est compromis. Mais, si la barre est toujours fixée à 10 millions d’euros de chiffre d’affaires, les premiers profits ne sont plus très loin.

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