Taux: détente dans l'UE, dégradation aux US après NFP et PMI
information fournie par Cercle Finance 03/07/2025 à 18:32

(CercleFinance.com) - Séance contrastée où l'embellie des émissions en Euro s'inscrit en symétrique d'une dégradation des T-Bonds US.
Le comportement des marchés obligataires américains ne varie qu'à la marge au sein d'une fourchette de 15Pts depuis le 26 juin dernier, que les chiffres US soient bons ou mauvais... et le 'risk-on' semble l'emporter sur toute autre considération, d'où la consolidation des T-Bonds US : le rendement du '10 ans' se tend de +4,5Pts vers 4,335% tandis que le Nasdaq-100 grimpe de +0,9% vers 23.850 (et 23.600 pour le 'Composite) et le S&P500 avec +0,8% vers 6.275 aligne un 4eme record en 5 séance (on est à 5 sur 6 pour le Nasdaq).

Le S&P 500 a repris près de 25% depuis son plus bas du 8 avril, atteignant de nouveaux records dans l'anticipation d'une accalmie des tensions commerciales et d'une politique plus accommodante de la part de la Fed.
Mais ce plus 'accommodant' n'inspire pas les détenteurs de dette US.

Le marché du travail se montre plus robuste que prévu : les statistiques mensuelles (NFP) révèlent que l'économie américaine a généré 147.000 emplois non agricoles en juin (120.000 estimé), selon le Département du Travail (DoL).
Le taux de chômage s'est en outre tassé de 0,1 point à 4,1%, alors qu'il était au contraire attendu en hausse à 4,3%, tandis que le taux de participation à la force de travail s'est établi à 62,3%, et que le revenu horaire moyen a augmenté de 3,7% sur un an.

Chiffres surprenants au lendemain du rapport ADP qui a montré que le secteur privé avait détruit 33.000 emplois en juin, une première depuis la crise du Covid.

Par ailleurs, les créations de postes non agricoles des deux mois précédents ont été révisées, de +147.000 à +158.000 pour avril et de +139.000 à +144.000 pour mai, soit un solde de révision total de +16.000 pour ces deux mois... alors que depuis janvier, les chiffres étaient systématiquement revus à la baisse (sur les 5 premiers mois de l'année).

Malgré le plongeon de -1% du Dollar depuis le 1er janvier), le déficit commercial des Etats-Unis s'est creusé davantage que prévu en mai, la chute des exportations américaines s'étant révélée bien supérieure à celles des importations.
Selon les chiffres dévoilés ce jeudi par le Département du Commerce, le déficit commercial a augmenté de 18,7% à 71,5 milliards de dollars au mois de mai (les économistes tablaient sur un montant de l'ordre de 70Mds$).

Les chiffres du mois d'avril ont été révisés à la baisse, passant de 61,6 milliards de dollars en première estimation à 60,3 milliards de dollars.

Dans le détail, le déficit commercial des Etats-Unis à l'égard de la Chine s'est réduit de 5,7 milliards à 14 milliards, tandis que celui vis-à-vis de l'Union européenne, le plus important enregistré par le pays, s'est monté à 22,5 milliards de dollars.

La croissance dans le secteur privé américain n'a ralenti que très timidement en juin, à en croire S&P Global dont l'indice PMI composite ressort à 52,9 en définitive, contre 52,8 en estimation flash, et après 53 observé en mai.
Les commandes à l'industrie des Etats-Unis ont rebondi de 8,2% en mai -selon le Département du Commerce-, après une chute de 3,9% en avril (révisée par rapport à l'estimation initiale qui était de -3,7%).

De leur côté, les livraisons de l'industrie américaine se sont accrues de 0,1% en mai en rythme séquentiel. Enfin, les stocks ayant aussi augmenté de 0,1%, le ratio stocks sur livraisons est resté stable à 1,58 d'un mois sur l'autre.
Sur le front des statistiques européennes, l'indice HCOB PMI composite de l'activité globale en France est passé de 49,3 en mai à 49,2 en juin, demeurant sous les 50 du sans changement, et continuant à signaler une légère contraction de l'activité du secteur privé en fin de deuxième trimestre.

Par ailleurs, l'indice PMI composite HCOB de l'activité globale dans la zone euro s'est redressé de 50,2 en mai à 50,6 en juin, traduisant ainsi une légère accélération de l'expansion du secteur privé, à un rythme qui demeure néanmoins modeste.

Il a affiché un niveau supérieur à sa moyenne des douze derniers mois. L'enquête a en outre mis en évidence une expansion de l'activité tant dans le secteur manufacturier que dans celui des services (dont l'indice est passé de 49,7 à 50,5).
Les investisseurs se sont faits à l'idée que la BCE ne 'bougera plus' cette année et Bund '2035' s'équilibre à 2,58% (-4Pts) et l'OAT vers 3,28% (même écart de -4pts), le BTP italien efface -6,4Pts à 3,476%.

Après la brusque crise de confiance (+20Pts vers 4,658%) qui avait frappé les 'Gilts' UK la veille, une détente de -6Pts se dessine vers 4,5500%.

La situation de 'crise' s'éternise au Royaume Uni et le mandat de Keir Starmer voit le rendement des Gilts évoluer en moyenne au-delà des 4,50%, un niveau qui avait coûté son poste à Liz Truss et entrainé l'intervention de la Bank of England pour éteindre l'incendie.