STMicroelectronics: bénéfice net divisé par 3 au T2, objectifs annuels encore abaissés
information fournie par Boursorama avec AFP 25/07/2024 à 13:18

( AFP / ERIC PIERMONT )

Le fabricant franco-italien de composants électroniques STMicroelectronics chute à la Bourse de Paris et se dirige vers sa pire séance depuis 2020 après avoir de nouveau revu à la baisse ses perspectives annuelles, après avoir présenté un bénéfice net divisé par trois au deuxième trimestre.

Vers 11H30 GMT, STMicroelectronics dévissait de 12,60% à 32,38 euros, dans un marché en nette baise de 1,84%.

La capitalisation boursière de STMIcroelectronics est ramenée à environ 30 milliards d'euros, après avoir déjà vu s'envoler plus de 3,5 milliards d'euros depuis le début de la séance. Depuis le 1er janvier, la valeur du titre a fondu de plus de 28%.

Les investisseurs sanctionnent "des prévisions pour le troisième trimestre faibles" et "la révision des perspectives pour 2024" qui est "un peu plus forte" que ce que le marché craignait, ont souligné les analystes de Stifel dans une note.

Pour le troisième trimestre, STMicroelectronics a dit viser un chiffre d'affaires net de 3,25 milliards de dollars, "en baisse de 26,7% en variation annuelle", et une marge brute "attendue à environ" 38%.

Du côté des perspectives, STMicroelectronics vise désormais un chiffre d'affaires compris entre 13,2 et 13,7 milliards de dollars, alors qu'il avait déjà précédemment abaissé sa prévision pour 2024 anticipant une fourchette comprise entre 14 milliards et 15 milliards de dollars.

Concernant sa marge brute, il s'attend à ce qu'elle soit "d'environ" 40%, alors qu'il anticipait précédemment qu'elle soit entre 40% et 42%.

- Bénéfice net divisé par trois -

Au deuxième trimestre, le résultat net du groupe s'est établi à 353 millions de dollars contre un milliard de dollars l'an dernier à la même période, et voit ainsi son bénéfice net être divisé par trois (-64,8%), dans le sillage d'un recul du chiffre d'affaires et de la rentabilité.

Le chiffre d'affaires a chuté de 25,3%, à 3,23 milliards de dollars, tandis que la marge brute a reculé de près de 9 points de pourcentage, pour atteindre 40,1%.

Le groupe a publié des résultats pour le deuxième trimestre là aussi "inférieurs aux attentes", soulignent les analystes de Stifel.

"Au cours du trimestre, contrairement à nos attentes, les commandes des clients dans le secteur industriel ne se sont pas améliorées et la demande dans le secteur automobile a diminué", a expliqué le PDG du groupe, Jean-Marc Chéry, cité dans un communiqué.

La veille, sur les résultats de Soitec, autre entreprise française du secteur des semi-conducteurs, les analystes de Jefferies remarquaient que la "faiblesse du secteur automobile" contaminait celui des semi-conducteurs "compte tenu de l'absence de signes de reprise".

Les valeurs du secteur technologique dans l'ensemble souffrent aussi de la publication des performances des géants technologiques américains mardi soir, après la clôture des marchés aux Etats-Unis.

"Pour le quatrième trimestre consécutif, les résultats de Tesla n'ont pas été à la hauteur des estimations" et tandis que Google a battu les prévisions, mais avec la plus faible marge depuis un an et demi, commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de Swissquote Bank.

Dans le sillage de ces publications, à New York, l'indice Nasdaq, repaire de la plupart des grandes capitalisations de la tech, a dégringolé de 3,64% et a bouclé sa pire séance depuis septembre 2022.

Le fleuron des semi-conducteurs Nvidia, qui a été brièvement la plus grosse entreprise cotée en Bourse dans le monde, a chuté de 6,80% mercredi.

Nvidia, Tesla et Alphabet sont trois des "Sept Magnifiques", soit les plus grosses valeurs du secteur technologique. Les résultats de quatre d'entre elles sont attendus la semaine prochaine.

Jeudi, chez les semi-conducteurs européens, Infineon reculait de 5,97% et ASML, deuxième capitalisation européenne, de 2,43%.