Stellantis en forte baisse après un fort recul de ses ventes au premier semestre information fournie par AOF 25/07/2024 à 15:00
(AOF) - Stellantis (-8,64 à 16,692 euros) affiche une des plus fortes baisses du CAC 40 après la présentation résultats plus dégradés qu'anticipé au premier semestre. L’ampleur de la sanction s’explique le fait que le groupe a déçu alors même que les attentes des investisseurs avaient déjà été réduites, comme le signale UBS. Le constructeur automobile invoque "un recul des ventes", et "une évolution défavorable du mix".
"La baisse des volumes, accentuée par une comparaison difficile avec les résultats du premier semestre 2023, résulte d'un ensemble de mesures de réduction des stocks, et de pénuries temporaires de production, dues à une période transitoire de renouvellement de produits clés, et d'une diminution des parts de marché, particulièrement en Amérique du Nord", précise-t-il.
Stellantis a généré au premier semestre un chiffre d'affaires de 85 milliards d'euros, en baisse de 14% et un bénéfice net de 5,6 milliards d'euros, en baisse de 48%. Le résultat opérationnel courant a chuté de 40% à 8,46 milliards d'euros, inférieur de 6% au consensus. Il représente à peine une marge de 10% contre 14,4%, un an auparavant. Sa marge est ressortie dans le bas de sa fourchette de prévisions de 10% à 11%.
Le groupe automobile espère que "l'impact de ces lacunes dans son portefeuille de produits a atteint son niveau maximal, et que les mesures prises par la direction pour améliorer les résultats en Amérique du Nord et en Europe élargie, ainsi que pour Maserati, offriront d'importantes opportunités de hausse des performances pour le deuxième semestre 2024 et l'année 2025".
En parallèle de la présentation de ses résultats semestriels, l'entreprise renouvelle son engagement d'atteindre une marge opérationnelle courante minimum à deux chiffres pour 2024, ainsi qu'un free cash-flow industriel positif malgré les incertitudes macroéconomiques.
Alors que le consensus de résultat opérationnel ajusté pour 2024 (actuellement à 19,0 milliards d'euros, avec une marge de 10,6 %), est susceptible de descendre d'encore 5% à 7 % ,UBS espère un redressement en 2025, car "le nettoyage des stocks en Amérique du Nord devrait principalement affecter les résultats de 2024", alors que 2025 sera "soutenu par une très forte dynamique produits". A court terme cependant, les investisseurs devraient rester à l'écart de la valeur.
Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours de 25 euros, de même qu'UBS avec un objectif de cours de 26 euros.
AOF - EN SAVOIR PLUS
En savoir plus sur le secteur "Constructeurs automobiles"
Un marché français en forme
Le marché automobile français a enregistré son dixième mois consécutif de croissance en octobre 2023 avec 152383 immatriculations de véhicules particuliers neufs (+22% sur un an). Il a progressé de 16,49 % sur les 10 premiers mois de 2023, avec 1,44 million d'immatriculations, quasiment autant qu'en 2022 (1,52 million) mais bien moins que le niveau de 2019 (2,2 millions). Toutefois les indicateurs prévisionnels ne sont pas bons car les nouvelles commandes se sont repliées de 13 % à fin septembre 2023. Le ralentissement des commandes s'expliquerait par l'inflation, la hausse des taux d'intérêt, et une gestion plus prudente de leur trésorerie par les entreprises (la moitié du marché). Si Stellantis (Peugeot, Citroën, Fiat, Opel, Jeep) reste le leader du marché français, avec une part de marché supérieure à 28%, le groupe Renault (Renault, Dacia, Alpine) a bénéficié de belles performances en octobre 2023, avec près de 31% de nouvelles immatriculations supplémentaires sur un an. Le groupe français représente 24,6 % du marché des voitures de particuliers.