Solvay en bonne posture à la veille de sa scission

information fournie par AOF 13/11/2023 à 17:03

(AOF) - Solvay (+1,02% à 99,40 euros) est en hausse après avoir détaillé ses objectifs financiers et ESG à la veille de sa scission d'avec Syensqo, axée sur la chimie de spécialité. Alors que la scission est prévue pour décembre, Solvay annonce que le portefeuille de solutions de Syensqo visera à répondre aux "grandes tendances disruptives", parmi lesquelles "l'électrification, l'allègement, la connectivité et la qualité de vie": la nouvelle société se voudra "au cœur de la transition vers une économie neutre pour le climat".

Visant à devenir "l'une des principales sociétés mondiales de produits chimiques spécialisés ", le futur groupe précise que la réalisation de ses objectifs à moyen terme " devrait générer plus de 7 milliards d'euros de liquidités entre 2024 et 2028 ". Syensqo se fixe comme objectifs financiers 2028 sur une base organique une croissance des ventes nettes de 5 % à 7 % sur la période 2024-2028, une marge d'EBITDA sous-jacent de quelque 25% d'ici 2028, et une rentabilité des capitaux employés de quelque 15% d'ici 2028.

Solvay affirme pour sa part que pour 2028 ses objectifs sont notamment une croissance organique annuelle moyenne de l'EBITDA sous-jacent d'environ 5% et une augmentation de la marge de l'EBITDA sous-jacent entre 25 et 30%. Solvay vise de plus des économies brutes de 300 millions d'euros en rythme annuel. Le ratio de conversion du cash flow libre devrait dépasser 35% et la rentabilité des capitaux employés, 20%.

Les deux sociétés une fois scindées auront toutes deux des objectifs ESG ambitieux. Solvay confirme ses engagements climatiques, visant la neutralité carbone d'ici 2050 grâce à ses investissements dans la transition énergétique. Ses objectifs spécifiques pour 2030 comprennent la réduction de 30% des émissions de CO2 de périmètre 1 et 2 par rapport à 2021, la réduction de 20% des émissions de CO2 de périmètre 3 par rapport à 2021, et l'élimination progressive du charbon, "lorsqu'il existe des sources d'énergie alternatives".

Les objectifs de Syensqo en matière ESG incluent une baisse de 23% des émissions de GES Scope 3 d'ici 2030 par rapport à 2021, la neutralité carbone sur les émissions de GES de Scope 1 et 2 d'ici 2040, avec une baisse de 40% d'émissions de GES de Scope 1 et 2 d'ici 2030 par rapport à 2021. Les ventes de l'économie circulaire devraient atteindre 18 % des ventes totales d'ici 2030, tandis que la parité hommes-femmes dans l'organisation devrait être atteinte d'ici 2033 pour les cadres moyens et supérieurs.

AOF - EN SAVOIR PLUS

En savoir plus sur le secteur de la chimie

Rien ne va plus pour la chimie allemande

La chimie allemande, très dépendante du gaz russe, est en difficulté. Suite à des ventes en berne dans le secteur automobile et une demande en recul dans la construction, la production est en baisse de 8,5 % en 2022, avec un chiffre d'affaires global en repli de 1,6 % à 63,1 milliards d'euros. La chimie de spécialité s'en sort mieux. En revanche le taux d'utilisation des capacités de production dans la chimie de base a nettement ralenti pour atteindre moins de 80 %. Le troisième secteur industriel allemand est tenté par la délocalisation vers les Etats-Unis, où les coûts de l'énergie sont bien moindres. Avec l'Inflation Reduction Act, les Etats-Unis ont mis en place un environnement approprié aux défis actuels.

En savoir plus sur le secteur Pharmacie

L'oncologie, priorité des géants pharmaceutiques

La déconvenue boursière de Sanofi enregistrée fin octobre 2023 souligne le nouveau cap pour le groupe, qui a dorénavant fixé l'oncologie comme priorité numéro 1. Les efforts sur ce segment, où les thérapies avancent le plus vite, impliquent notamment des investissements en R&D qui pèsent sur la rentabilité. Sanofi a donc annoncé une baisse de son bénéfice par action en 2024 et l'abandon de son objectif d'une marge opérationnelle de 32 % en 2025. Merck vient, lui, de dévoiler une nouvelle alliance. Il va verser jusqu'à 22 milliards de dollars au groupe japonais Daiichi Sankyo dans le cadre d'un partenariat sur des traitements expérimentaux contre le cancer. Si certains experts estiment que les États-Unis représentent près de la moitié des dépenses mondiales d'oncologie (médicaments et traitements), soient 196 milliards de dollars en 2022, les dépenses chinoises dans ce domaine ont plus que doublé en cinq ans, passant de 5 à 11,8 milliards de dollars.