Soitec : Stifel réduit son objectif de cours

information fournie par AOF 24/05/2023 à 10:42

(AOF) - Stifel a abaissé son objectif de cours de 180 euros à 170 euros et confirmé sa recommandation d’Achat sur Soitec. Le bureau d’études a réduit de 14,8% sa prévision de bénéfice par action pour l'exercice 2024 à 4,94 euros. Cette réduction reflète les données les plus récentes qui suggèrent une nouvelle détérioration de la demande de smartphones et une période prolongée de résorption des stocks.

Le broker prévoit que Soitec mettra à jour ses prévisions pour l'année fiscale 2024 (chiffre d'affaires stable) au cours des prochains trimestres. Cependant, suite à la nouvelle sous-performance de l'action depuis la publication des résultats du quatrième trimestre, il pense que les investisseurs s'attendent à une révision des prévisions.

AOF - EN SAVOIR PLUS

Points clés

- Leader mondial avec les 2/3 du marché de la production de semi-conducteurs utilisant la technologie SOI (plaques de silicium), reconnue par tous les grands acteurs de l’énergie et de l’électronique et octroyant un quasi-monopole ;

- Chiffre d’affaires de 1 Md€ réalisé à 61 % en Asie, 25 % en Europe et 14 % aux Etats-Unis ;

- Modèle d'affaire fondé sur 3 expertises -Epitaxie et Smart Cut et Smart Stacking - au service de 4 marchés de masse : smartphones, automobile, centres de données et internet des objets ;

- Trois actionnaires de référence dans le capital -BPI France (10,35 %), le chinois NSIG Sunrise (10,35 %) et CEA Investissement (7,31 %), Eric Meurice présidant le conseil d'administration de 12 membres et Pierre Barnabé étant directeur général ;

- Bilan solide avec 1 Md€ de fonds propres face une dette de 518 M€.

Enjeux

- Stratégie 2026 financée par 1,4 Md€ et visant au triplement du chiffre d’affaires à 2,3 Mds€ et à une marge opérationnelle de 40% ;

- Stratégie d'innovation avec 2 technologies uniques -Smart cut et Smart stacking- et 2 expertises -épitaxie et matériaux composés- au service de 4 marchés de masse : les smartphones, l'automobile, les infrastructures pour cloud et télécommunications mobiles et l’IoT ;

- R&D à 11 % du chiffre d’affaires (39ème déposeur de brevets en France et 2nd des ETI avec 3 700 brevets dont 2 700 actifs),

- partenariats de co-développement avec CEA, Leti… ou les clients et fournisseurs,

- focus sur l’intégration verticale des circuits et les matériaux de base pour qubits ;

- Stratégie environnementale 2026 validée par le SBTi :

- réduction de 24,6 % vs 2020 des émissions carbone en production et en provenance des fournisseurs et de 24 % de la consommation d’eau,

- recours au frêt maritime,

- offre de produits efficaces énergétiquement ;

- Répartition équilibrée des sites de production (Bernin, Hasselt, Shanghai et Singapour) limitant les risques logistiques ;

- Capacité à surperformer le marché par croissance interne et par partenariats (Qualcomm et GlobalFoundries, STMicro…) et positions sans concurrence dans les substrats de plaques de silicium pour les 4 et 5G cellulaires, renforcées par le rachat de EpiGAN ;

- Visibilité accrue par l’association en amont aux projets des producteurs de semi-conducteurs, d’où les 2 extensions d’usines en 2022.

Défis

- Vers un recul net du marché des smartphones dès 2023 qui devra être compensé par l’offre de fonctionnalités pour la 5G;

- Attente des lancements dans la diversification piézoélectrique, niture de gallium et carbure de silicium et retombées du projet MobiSIC avec Valeo et le CEA-Leti ;

- Après un gain de 18 % de chiffre d’affaires au 1er semestre, objectif 2022-2023 : hausse de 20 % du chiffre d’affaires et marge opérationnelle autour de 36 %.

Marché en croissance et tensions sur les prix

Selon la SIA, les ventes mondiales de puces se sont établies à 151,7 milliards de dollars au premier trimestre 2022, soit une envolée de 23% sur un an. Les ventes ont progressé sur tous les grands marchés régionaux et pour toutes les catégories de produits. Alors que les incertitudes mondiales, notamment la guerre en Ukraine et la crise sanitaire, pèsent sur les chaînes d'approvisionnement, la demande de semi-conducteurs continue de dépasser fortement l'offre. Les fabricants Samsung et TSMC ont annoncé qu'ils allaient relever leurs tarifs, dans un contexte où les acteurs du secteur disposent de bonnes marges de manœuvre et bénéficient d'un pouvoir de négociation renforcé. Toutefois les hausses de salaires et les prix des composants pourraient peser sur les performances futures.