SocGen supprime 1.600 postes et cesse certaines activités de BFI

information fournie par Reuters 09/04/2019 à 08:44

SOCGEN SUPPRIME 1.600 POSTES ET CESSE CERTAINES ACTIVITÉS DE BFI

par Matthieu Protard et Inti Landauro

PARIS (Reuters) - Société générale a annoncé mardi un projet de suppression de 1.600 postes à travers le monde, dont environ 750 en France, visant à restructurer sa banque de financement et d'investissement (BFI) et à redresser la rentabilité globale de l'établissement.

Le groupe bancaire français, qui emploie quelque 149.000 personnes dans le monde, précise qu'il va cesser ses activités de gré à gré sur les matières premières et fermer sa filiale Descartes Trading dans la gestion pour compte propre.

La SocGen souhaite aussi réduire le montant des fonds propres alloués à ses activités de flux sur les taux (fixed income).

La banque compte en revanche continuer à se développer et à investir dans les activités rentables comme les financements structurés, les produits structurés (notamment les dérivés actions), la gestion passive de sa filiale Lyxor ou encore les paiements et la banque privée en France.

"Depuis début février, nous avons engagé une revue de l’ensemble de nos activités de la BFI, notre objectif étant de restaurer une rentabilité suffisante, au-delà du coût de capital", a déclaré à Reuters Séverin Cabannes, directeur général délégué de la Société générale en charge de la banque de grande clientèle et solutions investisseurs.

"Nous maintenons notre politique de départs volontaires. Dans ce plan, il n’y aura pas de départs contraints", a-t-il précisé lors d'une interview téléphonique.

Début février, lors de la publication de ses résultats annuels, la banque avait indiqué vouloir engager une restructuration de sa BFI après avoir connu, comme d'autres banques européennes, une année 2018 particulièrement difficile dans les activités de marché.

Elle avait notamment indiqué vouloir réaliser 500 millions d'euros d'économies dans la BFI en 2020.

RECHERCHE DE POSSIBLES PARTENAIRES

Séverin Cabannes s'est refusé à tout commentaire sur l'évolution de la performance des activités de marché en début d'année, la banque publiant ses résultats trimestriels le 3 mai.

Il a en revanche insisté sur la nécessité pour la SocGen de se concentrer sur les activités à forte valeur ajoutée dans la BFI et de miser, pour les autres, sur la digitalisation pour baisser les coûts.

"Les activités à forte valeur ajoutée sont rentables. Cela concerne les produits structurés, les financements structurés, les activités de conseil et les activités de structuration. Et cela c’est l’ADN de Société générale", a-t-il souligné, se disant "très confiant" dans la capacité de la banque à retrouver "le niveau de rentabilité nécessaire."

Dans les activités de BFI à faible valeur ajoutée, comme l’exécution ou les flux, "vous avez des plates-formes externes sur lesquelles vous pouvez vous brancher tout en vendant ce service sous votre nom", fait-il valoir.

"Si on considère que nous ne sommes pas rentables, nous pourrons envisager de chercher des partenaires."

La SocGen est aussi sous la pression des investisseurs pour renforcer significativement sa rentabilité et ses fonds propres.

Si la banque a maintenu son objectif d'un ratio de solvabilité 'common equity tier one' de 12% en 2020, le marché doute de sa capacité à générer suffisamment de capital pour répondre aux exigences des autorités de régulation qui depuis la crise de 2008 n'ont pas cessé de durcir les réglementations bancaires.

Son grand concurrent français, BNP Paribas, a aussi décidé de restructurer sa BFI où ses activités de marché vont également être passées en revue.

La banque de la rue d'Antin compte ainsi identifier les activités qui ne sont pas stratégiques, ni rentables ou considérées comme "sous-dimensionnées".

(Matthieu Protard et Inti Landauro, édité par Pascale Denis)