Sanofi : rattrapage dans l'ARN messager

information fournie par Le Revenu •01/07/2021 à 11:43

Le numéro 1 français des laboratoires pharmaceutiques met les bouchées doubles pour rattraper son retard dans les vaccins à ARN messager. Un choix judicieux, compte tenu de la menace que cette technologie fait planer sur sa division vaccinale, au cœur de la stratégie du directeur général Paul Hudson.

Le laboratoire va investir près de 400 millions d'euros par an au moins jusqu'en 2026 dans la recherche et le développement de vaccins basés sur l'ARN messager (ARNm).

Une équipe de 400 personnes réparties entre la France et les États-Unis aura pour objectif de faire entrer six candidats-vaccins en phase clinique - tests sur l'être humain - d'ici 2025.

La biotech américaine Translate Bio est associée à ce projet. Elle a déjà démarré une étude de phase I avec Sanofi pour un candidat-vaccin à ARNm dans le covid-19 en mars, et les deux partenaires viennent d'en lancer une autre dans la grippe saisonnière.

Les résultats de ces études sont attendus d'ici la fin de l'année.

Mieux vaut tard que jamais ! Sanofi s'est fait distancer par Pfizer/Biontech et Moderna dans la mise au point d'un vaccin ARNm - et d'un vaccin tout court... - contre le covid-19. Mais il a le mérite d'avoir réussi à faire entrer en phase clinique un tel produit contre la grippe avant eux.

Conservera-t-il cette avance ? Nul ne le sait. Mais le groupe français semble au moins apprendre de ses erreurs.

S'il n'avait pas pris aujourd'hui le pari de l'ARNm, Sanofi aurait pris le risque de voir ses vaccins être remplacés à terme par une nouvelle génération de concurrents plus efficaces et plus facilement adaptables aux mutations virales.

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