Retour au calme à Hong Kong, la presse chinoise demande une "tolérance zéro"
information fournie par Reuters 02/07/2019 à 15:51
(Actualisé, réactions, Onu) PEKIN/HONG KONG, 2 juillet (Reuters) - Le calme est revenu mardi à Hong Kong après l'évacuation par la police des manifestants qui s'étaient introduits dans le parlement de l'ancienne colonie britannique. La presse officielle chinoise a appelé mardi à une "tolérance zéro" après ces incidents survenus au terme de plusieurs semaines de contestation d'un projet de loi facilitant les extraditions vers la Chine continentale. Le projet de loi, qui concerne les sept millions d'habitants de Hong Kong mais également les ressortissants étrangers et chinois résidents ou de passage, a provoqué un vaste tollé dans la région administrative spéciale. Sous la pression de la rue, l'exécutif hongkongais a suspendu le mois dernier la mise en oeuvre de la loi mais la contestation s'est poursuivie pour demander l'abandon définitif du projet et appeler à la démission de Carrie Lam, la "dame de fer" qui dirige le gouvernement local. Des incidents ont éclaté lundi peu avant le début d'une grande manifestation pro-démocratie organisée chaque année pour marquer l'anniversaire de la rétrocession de Hong Kong à la Chine, le 1er juillet 1997. La police est intervenue dans la nuit de lundi à mardi pour évacuer les manifestants qui s'étaient introduits de force dans le parlement et y avaient commis des dégradations. Les rues du quartier financier ont été rouvertes à la circulation mardi matin pour permettre la reprise des activités. Toutefois les bâtiments gouvernementaux sont restés fermés. Interrogé par l'agence de presse Chine nouvelle, un représentant du service gouvernemental chinois chargé de Hong Kong a dénoncé les violences commises par les manifestants. Il les a accusés d'avoir "gravement violé la loi et l'état de droit", porté atteinte aux "intérêts fondamentaux" de Hong Kong et lancé "un défi non déguisé" au principe "un pays, deux systèmes". "COMPORTEMENT DESTRUCTEUR" Pleins d'"arrogance et de rage", dénonce quant à lui le journal chinois Global Times, "les manifestants ont affiché un profond mépris pour la loi et l'ordre". "La société chinoise est parfaitement consciente qu'une politique de tolérance zéro est le seul remède face à un tel comportement destructeur", au risque sinon d'"ouvrir la boîte de Pandore", ajoute le tabloïd aux accents nationalistes dirigé par le Quotidien du Peuple, l'organe du Parti communiste chinois. Dans un éditorial, le China Daily, considéré comme la voix officielle de Pékin en langue anglaise, rappelle le principe d'"un pays, deux systèmes" en soulignant que Hong Kong est une partie "inaliénable" de la Chine. Les opposants au projet de loi font valoir que celui-ci est de nature à remettre en cause le principe qui a présidé à la rétrocession à la Chine de l'ex-colonie britannique, car la loi permettrait à Pékin d'accroître son influence dans la gestion des affaires de la cité et réduirait de fait le haut degré d'autonomie dont bénéficie Hong Kong. Ils notent que le texte permettrait l'extradition arbitraire d'individus vers la Chine continentale où, disent les adversaires de la loi, ils ne bénéficieraient pas d'une justice équitable. Le bureau des droits de l'homme des Nations Unies à Genève a appelé toutes les parties à repousser la violence. "Nous demandons aux manifestants (...) d'exprimer leurs griefs de manière pacifique", a déclaré une porte-parole, Marta Hurtado. "Nous exhortons les autorités de Hong Kong à ouvrir immédiatement un dialogue (...) et à la police et aux membres des forces de sécurité de gérer les manifestations conformément aux normes internationales en matière de droits de l'homme." (Bureau de Shanghaï, Anne Marie Roantree à Hong Kong; Jean Terzian et Guy Kerivel pour le service français)