RÉACTIONS à l'annonce de la démission de Theresa May

information fournie par Reuters 24/05/2019 à 16:17
 (Actualisé avec Johnson, Espagne)
    LONDRES, 24 mai (Reuters) - Theresa May a annoncé vendredi
sa démission, ouvrant la voie à l'arrivée au pouvoir d'un
nouveau Premier ministre qui pourrait vouloir une rupture plus
nette entre le Royaume-Uni et l'Union européenne pour sortir de
l'impasse sur le Brexit.
    Theresa May, qui "regrette profondément" de ne pas avoir pu
mener à bien la sortie de l'UE, désormais prévue le 31 octobre,
quittera ses fonctions de chef du Parti conservateur le 7 juin.
Le processus de désignation de son successeur débutera la
semaine suivante.  
    Voici les premières réactions à son départ :
    
    AU ROYAUME-UNI
    BORIS JOHNSON, candidat à la succession de Theresa May
    "Une déclaration très digne de @theresa_may. Merci d'avoir
servi notre pays et le Parti conservateur avec dévouement",
écrit-il sur Twitter. 
    Il a aussi loué sa patience et son stoïcisme lors d'une
conférence économique en Suisse.
    "Nous quitterons l'UE le 31 octobre, accord ou pas", a-t-il
dit.  
        
    JEREMY CORBYN, chef de file de l'opposition travailliste
    "Elle a enfin compris ce que le pays sait depuis des mois:
elle ne peut pas gouverner, pas plus que son parti divisé et en
pleine désintégration", dit-il dans un communiqué.
    "Le Parti conservateur a été complètement incapable de
s'occuper du Brexit et il est incapable d'améliorer la vie de la
population ou de s'occuper de ses besoins les plus urgents. Le
Parlement est dans une impasse et les conservateurs n'offrent
aucune solution aux principaux défis de notre pays."
    "Le prochain dirigeant conservateur devra laisser le peuple
décider de l'avenir de notre pays avec des élections anticipées
immédiates."
    
    NIGEL FARAGE, chef de file du Parti du Brexit
    "Il est difficile de ne pas avoir de la sympathie pour Mme
May, mais politiquement, elle a mal évalué l'état d'esprit du
pays et de son parti", a-t-il déclaré dans un communiqué.
    "Deux chefs conservateurs pro-européens sont désormais
partis. Soit le parti en tire les leçons, soit il meurt", a-t-il
ajouté, évoquant le départ de Theresa May et de son prédécesseur
David Cameron.
    
    EN EUROPE
    JEAN-CLAUDE JUNCKER, président de la Commission européenne
    "Juncker a suivi l'annonce faite par la Première ministre
May ce matin sans joie personnelle", a déclaré la porte-parole
de la Commission Mina Andreeva lors d'un point de presse.
    "Le président a beaucoup aimé et apprécié travailler avec la
Première ministre May. Il respectera et établira également des
relations de travail avec le nouveau Premier ministre, quel
qu'il soit. Notre position sur l'accord de retrait, il n'y a pas
de changement sur ce point", a-t-elle ajouté.
    
    ANGELA MERKEL, chancelière allemande
    "J'ai toujours très bien travaillé avec la Première ministre
britannique", a-t-elle déclaré à la presse à Munich.
    "La rupture entre la Grande-Bretagne et l'Union européenne
constitue une transition majeure et, quoi qu'il arrive, le
gouvernement allemand fera le nécessaire pour parvenir à un bon
partenariat, à une sortie ordonnée et à une bonne coopération".
    
    PRÉSIDENCE FRANÇAISE
    Une "clarification rapide" des intentions du Royaume-Uni
concernant le Brexit est nécessaire, a déclaré vendredi la
présidence française.
    "Il est trop tôt pour spéculer sur les conséquences de cette
décision. Les principes de l’UE continueront à s’appliquer,
notamment la priorité a préserver le bon fonctionnement de l’UE,
ce qui nécessite une clarification rapide.
    "Nous ne pouvons pas rester dans l'incertitude
indéfiniment". L'Elysée a par ailleurs salué le "travail
courageux" de Theresa May.
       
    LEO VARADKAR, chef du gouvernement irlandais 
    "Nous pourrions assister à l'élection d'un Premier ministre
eurosceptique décidé à refuser l'accord de retrait et à opter
pour un 'no deal', mais il est également possible qu'un
gouvernement britannique favorable à une relation plus étroite
avec l'UE et à un deuxième référendum soit formé.
    "Quoi qu'il arrive, nous allons garder notre sang-froid.
Nous allons renforcer nos alliances à travers l'Union européenne
et nous veillerons à ce que l'Irlande surmonte tout cela."
    
    MARK RUTTE, Premier ministre néerlandais 
    "L'accord entre l'Union européenne et le Royaume-Uni pour un
Brexit ordonné reste sur la table", a-t-il déclaré sur Twitter
après s'être entretenu avec Theresa May pour lui exprimer sa
gratitude et lui présenter ses respects.
    
    GOUVERNEMENT ESPAGNOL
    "Un Brexit dur semble être une réalité presqu'impossible à
éviter", a déclaré la porte-parole du gouvernement Isabel Celaa
lors d'une conférence de presse à l'issue du conseil des
ministres.
    Le gouvernement espagnol s'est préparé à tous les scénarios
de Brexit, a-t-elle ajouté.
    
    DANS LES MILIEUX ECONOMIQUES ET FINANCIERS
    MOODY'S, agence de notation financière
    "L'incertitude autour du Brexit est clairement négative pour
le crédit. Elle pèse sur les décisions d'investissement et de
recrutement et, in fine, sur la croissance. La démission de la
Première ministre augmente également le risque d'un Brexit sans
accord", a commenté Sarah Carlson, chef analyste de la dette
souveraine du Royaume-Uni.

 (Bureaux de Reuters; Nicolas Delame, Jean-Philippe Lefief et
Danielle Rouquié pour le service français)