Protection des investisseurs: l'AMF requiert 500.000 euros de sanctions contre un fonds de gestion immobilier information fournie par Boursorama avec AFP 06/06/2025 à 17:56
L’Autorité des marchés financiers (AMF) a requis vendredi 500.000 euros d'amendes à l'encontre du fonds de gestion d'actifs Eternam, spécialisé dans l'immobilier, en raison de manquements présumés à des obligations légales liées à la protection des investisseurs.
Lors d'une séance de la commission des sanctions du gendarme des marchés financiers, le représentant du collège de l'AMF a demandé "500.000 euros de sanctions" contre la société, en raison de "manquements d'une particulière gravité, multiples, témoignant d'une négligence".
Eternam, filiale immobilière du gestionnaire d'actifs français Cyrus Herez, a été créée en 2011. Elle revendique 1,4 milliard d'euros d'encours gérés et un chiffre d'affaires de 16 millions d'euros en 2024.
Il lui est reproché de ne pas avoir respecté certaines obligations de forme en matière de protection des investisseurs, dans des opérations d'achat et de gestion de biens immobiliers entre 2019 et 2023.
Celles-ci ont été réalisées dans le cadre de mandats de gestion de "club deal", des groupements d'investisseurs rassemblant un cercle restreint d'investisseurs privés, mutualisant leurs capitaux pour acquérir un actif non coté.
Dans la gestion de ces biens, des immeubles hôteliers en grande partie, Eternam n'a notamment pas "respecté les règles liées à la prévention des conflits d'intérêts", selon le collège de l'AMF.
D'autant que, pour au moins un projet, "des dirigeants et des salariés" de la société ont eux-mêmes participé à une opération avec un "club deal" géré par Eternam, posant un risque important de conflit d'intérêts, selon le gendarme boursier.
Il lui reproche également de ne pas avoir suivi certaines obligations en matière de contrôle des expertises de valorisation de ces biens immobiliers, ainsi que l'activité et la rémunération de ses distributeurs.
"Durant la période des faits reprochés, Eternam a vu ses encours fortement augmenter. Elle a donc priorisé son développement commercial à la protection des investisseurs", a résumé le représentant du collège.
"Nous ne sommes pas dans le déni et nous avons parfaitement conscience des carences", a déclaré, au cours de la séance, Jonathan Donio, directeur général délégué de l'entreprise, qui a toutefois contesté certaines obligations.
"Nous étions une société jeune, et nous avons mis en place des mesures correctrices", a-t-il affirmé.
La décision de l'AMF sera rendue ultérieurement.