POINT HEBDO-Nvidia, PMI et digestion de l'élection de Trump au menu des marchés information fournie par Reuters 15/11/2024 à 12:41
Le géant des puces Nvidia
NVDA.O annoncera mercredi ses résultats trimestriels, marquant la fin du bal des publications, alors que les marchés scruteront les données PMI mondiales tout en continuant de digérer la victoire de Donald Trump à l'élection présidentielle américaine qui profite au bitcoin et enfonce l’euro.
Tour d'horizon des perspectives des marchés les jours à venir :
1/ NVIDIA, LE MOTEUR DU S&P500, RONRONNERA-T-IL ?
La saison des résultats aux Etats-Unis touche à sa fin avec la publication, mercredi, du troisième trimestre du fabricant de puces Nvidia NVDA.O , un indicateur de l'engouement pour l'intelligence artificielle (IA) qui a dopé les actions cette année.
Nvidia, dont les puces sont considérées comme l'étalon-or dans le domaine de l'IA, a vu son cours de Bourse grimper de 200% cette année, ce qui lui a permis de détrôner Apple en tant qu’entreprise la plus valorisée du monde le mois dernier.
Fort de la pondération de Nvidia dans l’indice, le S&P 500 a atteint des sommets en 2024. Un faux pas du fabricant de puces, qui a placé haut les attentes, pourrait alimenter les inquiétudes du marché sur une bulle autour de l'IA et peser sur la performance du S&P 500.
Les analystes tablent sur une hausse de plus de 80% du chiffre d'affaires du troisième trimestre de Nvidia, à 32,9 milliards de dollars, selon les données de LSEG.
2/ LE BITCOIN VERS LES 100.000 DOLLARS ?
La victoire de Donald Trump à l’élection américaine a déclenché une ruée sur les cryptomonnaies, ce qui a conduit la plus importante d’entre elles, le bitcoin, à un record historique.
Le cours du bitcoin a augmenté de 30% depuis le 5 novembre, jour de l'élection, et ne montre aucun signe de faiblesse après avoir dépassé la barre historique des 90.000 dollars.
Mais c’est bien l’ensemble du secteur qui profite de cet engouement, le marché des cryptomonnaies ayant dépassé les 3.000 milliards de dollars pour la première fois. C’est un peu près autant que Tesla TSLA.O , Meta META.O , la société mère de Facebook, et Berkshire Hathaway BRKb.N réunis.
Cette dynamique se nourrit des promesses du président élu autour d’une réglementation favorable pour faire des Etats-Unis une "crypto capitale".
Les flux vers les fonds négociés en bourse (ETF) sont en conséquence montés en flèche ces derniers jours: selon des données de LSEG, les plus grands ETF suivis par Reuters ont encaissé un montant net de 3,5 milliards de dollars au cours de la semaine qui s'est achevée le 14 novembre, soit le montant le plus élevé depuis le 15 mars.
3/ UNE QUESTION DE PARITÉ
L’euro atteindra-t-il la parité avec le dollar ? C’est la question que beaucoup d’analystes se posent alors que les menaces de droit de douanes de Donald Trump, renforçant les craintes sur la faiblesse de la zone euro, ont fait vaciller la monnaie commune.
Tombé autour de 1,05 dollar EUR=EBS , l'euro s'est effondré d'environ 5% par rapport aux sommets de plus d’un an atteint en septembre. Et ce alors que la dernière enquête de l’institut Zew a montré la morosité des investisseurs allemands.
Si les marchés estiment qu’il y a une chance sur cinq que la Banque centrale européenne (BCE) réduise ses taux de 50 points de base le mois prochain, la publication du PIB allemand, prévue vendredi prochain, pourrait donner plus d'indications.
4/ LES PMI, UN ETAT DES LIEUX ATTENDU
Les données préliminaires des enquêtes sur l'activité économique, prévues vendredi prochain, dresseront un tableau de l'économie mondiale avant le retour de Donald Trump à la Maison blanche en janvier.
Les indices PMI européens et américains devraient confirmer que l'activité manufacturière mondiale reste enlisée tandis que le secteur des services se montre toujours résilient.
Si des difficultés propres existent dans chaque pays – les Allemands sont pleine crise politique avec une économie morose, les employeurs britanniques se préparent à des hausses de cotisations, la France reste enlisée dans une crise budgétaire -, ce sont bien les conséquences de la réélection de Donald Trump qui dominent les perspectives.
L'enquête pourrait par ailleurs donner des premières indications sur la manière dont les entreprises américaines réagissent à la menace des droits de douane proposés par le président élu, en augmentant éventuellement leurs stocks avant l'entrée en vigueur d’une telle politique.
(rédigé par Rae Wee à Singapour, Ira Iosebashvili à New York, Sam Indyk, Naomi Rovnick et Amanda Cooper à Londres, compilé par Karin Strohecker ; version française Bertrand De Meyer, édité par Blandine Hénault)