Poignées de mains fermes et compliments entre Macron et Trump

information fournie par Reuters 25/05/2017 à 20:52
    * Première rencontre entre les deux présidents 
    * Discussion "franche" et "pragmatique", dit Macron 
    * Pas la même lecture sur certains sujets 
 
 (Actualisé avec précisions supplémentaires) 
    par Marine Pennetier 
    BRUXELLES, 25 mai (Reuters) - Une poignée de main ferme, des 
félicitations et du "pragmatisme": Emmanuel Macron et Donald 
Trump se sont rencontrés jeudi à Bruxelles, en marge d'un 
mini-sommet de l'Otan, pour un déjeuner de travail consacré à 
l'accord international sur le climat et aux crises 
internationales.  
    Le chef de l'Etat français est arrivé peu après 13h00 (11h00 
GMT) à la résidence de l'ambassadeur des Etats-Unis, où il a été 
accueilli par son homologue américain et son épouse, Melania 
Trump.  
    "Vous avez mené une campagne incroyable et remporté une 
formidable victoire", a déclaré Donald Trump, 70 ans, à son 
homologue de 39 ans. "Le monde entier en a parlé, nous avons de 
nombreux sujets à aborder, notamment le terrorisme (...)."  
    "Félicitations, bien joué", a-t-il ajouté.  
    "C'est sur toi que j'avais parié" ("you were my guy") et non 
sur Marine Le Pen, lui a ensuite dit Donald Trump, une fois les 
caméras parties, selon des propos rapportés par l'entourage 
d'Emmanuel Macron. Durant la campagne, des déclarations du 
président américain avaient pu laisser penser le contraire.  
    Assis à ses côtés dans un salon de la résidence, Emmanuel 
Macron s'est dit "très heureux" de rencontrer Donald Trump. 
    "On a un agenda extrêmement large à discuter au sujet de la 
lutte contre le terrorisme, l'économie, les sujets climatiques 
et énergétique", a-t-il dit. "Ce sommet de l'Otan est pour nous 
l'occasion d'une première rencontre et je suis très heureux de 
pouvoir, ensemble, changer beaucoup de choses". 
    Au cours de ce préambule, les deux présidents ont échangé 
une poignée particulièrement ferme, visages tendus et mâchoires 
serrées, avant un déjeuner à huis clos. Au menu : tomate 
mozzarella, filet de veau et pommes château, puis mousse au 
chocolat belge au dessert.      
     
    "TONALITÉ CONVIVIALE" 
    Autour de la table côté français, se trouvaient les 
ministres Sylvie Goulard (Armées) et Jean-Yves Le Drian (Europe 
et Affaires étrangères), le chef d'état-major particulier 
d'Emmanuel Macron, l'amiral Bernard Rogel, le chef de la cellule 
diplomatique de l'Elysée, Philippe Etienne, et deux autres 
conseillers. 
    A l'issue de la rencontre, qui a duré plus d'une heure et 
demie et qui s'est déroulée en anglais, le président français a 
fait état d'un "long échange", "extrêmement direct et très 
franc".  
    "Je dirais que le coeur de nos échanges fut le pragmatisme", 
a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. "Donc il y a des 
sujets sur lesquels nous n'avons pas forcement la même lecture, 
(...) mais nous avons pu échanger de manière extrêmement directe 
avec une volonté affichée de renforcer notre partenariat et 
notre coopération en matière de lutte contre le terrorisme".  
    Les deux dirigeants ont également évoqué la crise syrienne - 
"mon souhait est que nous puissions ensemble réussir à associer 
toutes les parties prenantes de ce conflit pour construire une 
feuille de route diplomatique inclusive et je crois que (Donald 
Trump-NDLR) partage cette vue" - et le climat.  
    L'application de l'accord de Paris, conclu en décembre 2015 
après d'âpres négociations - a été remise en question par le 
président américain qui a promis pendant la campagne 
présidentielle de "l'annuler" avant de se raviser.  
    Il a indiqué qu'il rendrait sa décision au retour du sommet 
du G7, qui se tient vendredi et samedi en Sicile.  
    "Je lui ai rappelé l'importance de ces accords pour nous, 
l'importance de ces engagements, (...) pour la communauté 
internationale", a déclaré Emmanuel Macron.   
    Il s'agit de la première rencontre entre les deux dirigeants 
qui font tous deux leurs premiers pas sur la scène 
internationale cette semaine, à l'Otan et au sommet du G7. 
    Quelques heures plus tard, leurs retrouvailles au nouveau 
siège de l'Otan, en compagnie des autres chefs d'Etats et de 
gouvernements de l'Alliance, a donné lieu à une nouvelle poignée 
de main vigoureuse. 
     
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 (Avec Steve Holland, édité par Simon Carraud)