Pétrole: L'AIE voit un ralentissement de la croissance de la demande mondiale
information fournie par Reuters 15/05/2025 à 12:32

Un cric de pompe est vu au lever du soleil près de Bakersfield

par Robert Harvey et Alex Lawler

L'incertitude économique actuelle conjuguée aux ventes record des véhicules électriques auront un impact sur la croissance de la demande mondiale de pétrole qui devrait ralentir à 650.000 barils par jour (bpj) pour le reste de l'année, estime jeudi l'Agence internationale de l'énergie (AIE).

L'organisation, basée à Paris, souligne que cette nouvelle projection marque un ralentissement par rapport aux 990.000 bpj de croissance de la demande enregistrés entre janvier et mars.

"L'incertitude commerciale accrue devrait peser sur l'économie mondiale et, par extension, sur la demande de pétrole", écrit l'AIE dans son nouveau rapport sur le marché pétrolier.

L'organisation note cependant que la croissance de la demande mondiale devrait atteindre cette année en moyenne 740.000 bpj, ce qui correspond à une révision à la hausse de 20.000 bpj par rapport à l'estimation du mois précédent. Cela s'explique par une prévision de croissance économique plus élevée et des prix du pétrole plus bas qui soutiennent la consommation.

La croissance de la demande devrait ensuite s'établir en moyenne à 760.000 bpj en 2026.

L'AIE a relevé sa prévision de croissance de l'offre de près de 400.000 bpj sur le mois pour un total de 1,6 million de bpj cette année, la perspective d'une hausse de la production de l'Arabie saoudite compensant un ralentissement attendu de la production de pétrole de schiste aux Etats-Unis dans un contexte de repli des cours du pétrole.

L'Arabie saoudite est à l'origine de la quasi-totalité du relèvement des prévisions de croissance de l'offre en 2025 de l'AIE, car c'est le seul pays qui dispose d'une marge de manoeuvre pour accroître la production.

Lors de sa dernière réunion, l'Opep+ a décidé d'accélérer à nouveau la production de ses membres pour le mois de juin.

"Au regard de la poursuite de la faiblesse des prix (du pétrole), nous prévoyons davantage de réductions d'activité au cours des prochains trimestres", a indiqué l'AIE, faisant référence au pétrole de schiste américain, dont les prévisions ont été réduites de 40.000 bpj pour 2025 et 190.000 bpj pour 2026.

Dans son propre rapport mensuel sur le pétrole, publié mercredi, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole a revu à la baisse ses prévisions de croissance de l'offre de pétrole pour 2025 en provenance des Etats-Unis et d'autres producteurs n'appartenant pas à l'Opep+.

Une forte hausse de l'offre, largement supérieure à la croissance de la demande, pourrait conduire les stocks de brut à augmenter en moyenne de 720.000 bpj cette année, note l'AIE.

Sur le marché, le Brent reflue de 3,22% à 63,99 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) de 3,44% à 61 dollars.

Les cours sont également affectés par la perspective d'un accord d'un accord sur le nucléaire entre les Etats-Unis et l'Iran qui pourrait permettre de lever les sanctions contre Téhéran et d'accroître son offre de brut.

(Reportage Robert Harvey et Alex Lawler à Londres; version française Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)