Pernod Ricard débute son exercice sur les chapeaux de roue
information fournie par Reuters 18/10/2018 à 11:24

    * Croissance organique de 10,4% au T1 sur des facteurs
techniques 
    * La hausse atteint 27% en Chine et 34% en Inde
    * La progression est limitée à 2% aux Etats-Unis 
    * Objectifs financiers confirmés pour 2018-2019  

 (Actualisé avec détails, déclarations du PDG, cours)
    par Pascale Denis
    PARIS, 18 octobre (Reuters) - Pernod Ricard  PERP.PA  a vu
sa croissance organique décoller au premier trimestre de son
exercice décalé en raison d'une envolée de ses ventes de cognac
Martell en Chine et de ses whiskies locaux indiens, liée surtout
à des facteurs techniques.
    A taux de changes et périmètre constants, la croissance du
numéro deux mondial des spiritueux s'est élevée à 10,4%,
dépassant largement les 7,4% attendus par les analystes, après
une progression de 5% au trimestre précédent.    
    En Chine, où il réalise 10% de ses ventes, soit son deuxième
marché derrière les Etats-Unis, les ventes ont grimpé de 27%
tandis qu'en Inde, son troisième marché, elles se sont envolées
de 34%.
    Le groupe a toutefois précisé que les tendances allaient se
normaliser dans le courant de l'année, avec un retour à des
progressions plus modérées en Asie.
    A la Bourse de Paris, le titre Pernod Ricard prend 0,89%
vers 11h05 dans un marché  .FCHI  en hausse de 0,19%.
    Alors que le secteur du luxe s'inquiète d'un possible
ralentissement en Chine en raison de l'impact de la guerre
commerciale sino-américaine et de la baisse du yuan et de la
Bourse de Shanghai, Alexandre Ricard, PDG du groupe, a déclaré à
Reuters ne percevoir, à ce stade, aucun ralentissement des
tendances de consommation dans le pays.      
    Pernod Ricard, qui avait dit s'attendre à un très robuste
premier trimestre, a profité du calendrier des fêtes de la Lune
("mid-autumn festival") en Chine, plus précoces cette année, et
de la constitution de stocks de cognac en prévision d'un Nouvel
An chinois lui aussi avancé par rapport à l'exercice précédent.
    En dehors de ces effets techniques, la tendance "reste bonne
pour Martell", a précisé Alexandre Ricard pour qui les ventes de
cognac en Chine devraient se normaliser mais rester "à deux
chiffres" sur l'ensemble de l'exercice.
    Martell, numéro un du cognac en Chine devant Hennessy
(groupe LVMH  LVMH.PA ), compte pour 80% du chiffre d'affaires
de Pernod Ricard dans le pays.
    
    LES SAVEURS DOUCES DE JAMESON CONTINUENT DE SÉDUIRE
    En Inde, le groupe a profité d'une base de comparaison
favorable, sa croissance étant tombée à 2% il y a un an après de
nouvelles taxes et réglementations sur la vente d'alcool.
    En juin dernier, Alexandre Ricard avait déclaré à Reuters
que le groupe était bien armé pour dégager une solide croissance
organique à moyen terme en Asie, évoquant une progression
oscillant autour de 10% en Chine et un peu supérieure à ce
rythme en Inde.  
    Aux Etats-Unis, la progression des ventes a été limitée à
2%, les distributeurs californiens ayant massivement stocké il y
a un an avant des hausses de tarifs sur Jameson. Mais le groupe
a précisé que les tendances sous-jacentes restaient proches de
celles du marché, en hausse d'environ 4%.
    Le whisky irlandais, dont les saveurs douces s'accordent
bien à la mode des cocktails et séduisent la clientèle féminine,
continue d'afficher une croissance à deux chiffres
outre-Atlantique, compensant en partie un nouveau recul (-5%) de
la vodka Absolut.
    En Europe, les ventes ont grappillé 1%, pénalisées par un
recul de 4% en France où le marché reste difficile.
    Le groupe a confirmé viser une croissance organique de son
résultat opérationnel courant comprise entre 5% et 7% pour
l'exercice et précisé que l'impact de change serait "légèrement
négatif", évalué à ce stade à moins de 10 millions d'euros.
    En données publiées, les ventes ont progressé de 7,2% à 2,39
milliards d'euros, un chiffre supérieur au consensus de 2,32
milliards d'Inquiry Financial pour Reuters.
    Les chiffres de Rémy Cointreau, propriétaire du cognac Rémy
Martin, sont attendus vendredi.

 (Pascale Denis et Dominique Vidalon, édité par Cyril Altmeyer
et Bertrand Boucey)