Netflix sanctionné en Bourse, le nombre d'abonnés inquiète

information fournie par Reuters 17/07/2018 à 18:22
 (Répétition du cours de Bourse)
    par Vibhuti Sharma et Brijesh Patel
    17 juillet (Reuters) - Netflix  NFLX.O  a perdu mardi
jusqu'à 23 milliards de dollars (19,7 milliards d'euros) de
capitalisation boursière au lendemain de l'annonce de ses
résultats du deuxième trimestre marqués par une croissance
nettement inférieure aux attentes du nombre de ses nouveaux
abonnés. 
    Si les analystes de Wall Street demeurent largement
confiants sur la valeur, la croissance à long terme du groupe de
vidéos à la demande suscite des interrogations, amenant six
intermédiaires à réduire leurs objectifs de cours.
    "(Les résultats) du trimestre sont un rappel que le rythme
d'abonnés nets de Netflix n'est pas linéaire, mais irrégulier
par nature", a déclaré Justin Patterson, analyste chez Raymond
James and Associates, soulignant par ailleurs l'absence d'un
"blockbuster" susceptible d'attirer de nouveaux abonnés. 
    "La société a eu beaucoup de nouveaux contenus au cours du
trimestre, ce qui a manqué c'est une nouvelle série à gros
succès."
    Surfant sur le succès de ses séries originales comme "13
Reasons Why", "House of Cards" et "Orange is the New Black",
Netflix avait battu les attentes en termes de croissance des
abonnés au cours des sept des 10 derniers trimestres.
    Cela avait permis à son action de doubler de valeur en
Bourse l'an dernier, portant sa capitalisation à près de 200
milliards de dollars au cours de clôture de lundi.
    Vers 15h30 GMT, le titre perd 4,02% à 384,37 dollars,
réduisant sensiblement ses pertes après un creux à 344,0 (-14%).
    Il reste à voir si le coup de mou de Netflix provient d'une
intensification de la concurrence d'Amazon  AMZN.O  avec son
offre Prime ou des changements à venir sur certains films et
franchises convoités par Walt Disney  DIS.N  et Comcast
 CMCSA.O , qui se disputent les actifs de Twenty-First Century
Fox  FOXA.O  dans le divertissement.
    
    MOINS SOLIDE QUE LES AUTRES FAANG
    Les analystes de MoffettNathanson estiment que la domination
de Netflix dans son secteur semble moins solide que celle des
autres valeurs vedettes des nouvelles technologies, regroupées
sous le sigle FAANG (Facebook  FB.O , Amazon  AMZN.O , Apple
 AAPL.O , Netflix et Google, filiale d'Alphabet  GOOGL.O ).  
    "Le fossé autour du modèle d'entreprise de Netflix
n'apparaît pas aussi profond que celui des autres modèles",
selon MoffettNathanson. "Nous ne croyons pas qu'il (Netflix)
puisse créer et profiter d'une situation de monopole dans la
création de contenu et la distribution par internet."
    Netflix a annoncé lundi avoir séduit 5,15 millions de
nouveaux abonnés sur la période avril-juin, soit un million de
moins qu'anticipé selon les données de Thomson Reuters I/B/E/S
 . Au premier trimestre, le groupe avait recruté 7,41
millions de clients. 
    
    "Bien que la faiblesse des abonnés soit de toute évidence un
problème, l'incapacité de la société à l'expliquer de manière
satisfaisante pourrait peser sur le titre au cours du trimestre
à venir", ont déclaré les analystes de Barclays.
    Pour le moment, un seul intermédiaire, Deutsche Bank, a
réduit sa recommandation sur le titre, passant d'"achat" à
"conserver". Deux autres ont paradoxalement relevé leurs
opinions et au moins trois ont accru leurs objectifs de cours. 
    "Netflix a déjà fait face à des obstacles et les résultats
du deuxième trimestre ne sont pas en soi une exception", écrit
Michael Olson, analyste chez PiperJaffray.
    "Pour nous, le potentiel à long terme est trop grand pour
conseiller autre chose que d'acheter", a-t-il ajouté. 
    Michael Olson et d'autres analystes ont noté que la Coupe du
monde de football, qui a débuté le 14 juin et vient tout juste
de se terminer, pouvait avoir freiné les recrutements du groupe
au cours du trimestre.
    
    Voir aussi: BREAKINGVIEWS-Netflix growth setback gives
rivals an opening  

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Netflix subscriber additions vs. estimates    https://reut.rs/2L4ogRQ
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 (Claude Chendjou pour le service français, édité par Véronique
Tison)