Ne pas payer la facture du Brexit ne constituerait pas un défaut-agences
information fournie par Reuters 10/06/2019 à 15:08
LONDRES, 10 juin (Reuters) - Le non paiement des 39 milliards de livres (44 milliards d'euros) promis par Londres à l'Union européenne dans le cadre du projet initial de Brexit ne constituerait pas un défaut souverain, ont estimé lundi les trois principales agences de notation. Boris Johnson, favori pour succéder à Theresa May à la tête du gouvernement britannique, a menacé ce week-end de refuser de payer la facture du Brexit s'il devient Premier ministre, dans le but d'obtenir un meilleur accord de sortie de l'Union européenne. Cette sortie lui a valu une réponse cinglante de la France, qui a averti qu'une telle attitude serait "équivalente" à un défaut sur la dette souveraine. Mais les agences de notation ont indiqué lundi que cela n'entrait pas dans leur définition d'un défaut. "Nos notes s'appliquent aux obligations de dette commerciale", a déclaré à Reuters Aarti Sakhuja, principale analyste de S&P Global pour le Royaume-Uni. Un porte-parole de Fitch a déclaré que cela n'équivaudrait pas à un défaut pour cette agence, et Moody's a exprimé le même point de vue. "Les notes souveraines concernent les risques encourus par les investisseurs privés et non ceux assumés par des entités officielles", avait fait savoir Moody's en 2015 quand la Grèce renégociait les termes de prêts obtenus de la zone euro et du Fonds monétaire international dans le cadre de ses plans de sauvetage. (Marc Jones, Véronique Tison pour le service français)