PARIS, 8 novembre (Reuters) - Natixis CNAT.PA chute
vendredi en Bourse malgré la publication de résultats
trimestriels supérieurs aux attentes, certains analystes jugeant
la valorisation difficile à justifier après la forte performance
récente du titre.
L'action perd 5,39% à 4,11 euros à 10h25, l'une des plus
fortes baisses de l'indice large européen Stoxx 600 .STOXX ,
qui recule de 0,47%.
L'indice Stoxx des banques .SX7P perd près de 1%, pénalisé
en outre par les résultats mal accueillis de Crédit agricole
CAGR.PA , qui cède 3,66%.
A la clôture de jeudi, l'action Natixis était toutefois en
hausse de près de 17% depuis le début de l'année, ce qui peut
justifier des prises de bénéfice, comme l'estiment les analystes
de Kepler Cheuvreux, qui dégradent leur recommandation à
"alléger" contre "conserver" et abaissent l'objectif de cours de
6,3% à 3,73 euros.
Natixis a fait état jeudi de résultats supérieurs aux
attentes au troisième trimestre en disant vouloir se concentrer
sur ses activités actuelles plutôt que sur les acquisitions.
La banque, filiale cotée du groupe mutualiste BPCE, a fait
état d'un résultat net à 415 millions d'euros, en hausse de 16%,
et a relevé son objectif de ratio de solvabilité financière en
2020 à 11,2%, contre 11% précédemment.
Kepler justifie sa dégradation par des paramètres de
valorisation difficiles à justifier par rapport à ceux de ses
concurrents après la progression récente du cours de l'action.
L'intermédiaire estime en outre que le renforcement en cours
du modèle d'entreprise, dont il se félicite, pourrait prendre du
temps avec une phase de transition à prévoir.
D'autres intermédiaires sont moins sévères, comme JPMorgan,
qui reste à "neutre" sur la valeur en saluant des résultats
supérieurs aux attentes, ou encore Invest Securities, qui parle
d'un T3 "solide et légèrement supérieur aux attentes".
Les analystes de Jefferies, qui restent à l'achat sur la
valeur, estiment pour leur part que les résultats sont de nature
à rassurer les investisseurs après les déboires de H2O, filiale
britannique de Natixis touchée en juin par une vague de sorties
de capitaux en raison d'inquiétudes sur la liquidité de son
portefeuille.
(Patrick Vignal, édité par Henri-Pierre André)