Moody's abaisse la note de crédit de Casino à Ba3, perspective négative
information fournie par Reuters 02/04/2019 à 19:19
PARIS, 2 avril (Reuters) - Moody's a annoncé mardi avoir abaissé la note de crédit de Casino CASP.PA à Ba3 avec une perspective négative, pour cause de génération de trésorerie insuffisante et d'endettement toujours élevé de Rallye GENC.PA , sa maison-mère. Casino n'a pas été capable, malgré d'importantes cessions d'actifs, de régler tous les problèmes qui pèsent sur la qualité de son crédit, en particulier sa structure d'endettement, note l'agence. "La génération de trésorerie en France est tombée très au-dessous de nos attentes, limitant les capacités du groupe à réduire sa dette brute malgré d'importantes cessions", note Vincent Gusdorf, analyste senior de Moody's. Hors cessions d'actifs, Moody's estime que le free cash flow de Casino après intérêts et dividendes a été négatif à hauteur de 703 millions d'euros en 2018 et devrait rester négatif en 2019 et 2020. Concernant Rallye, l'agence estime que la maison-mère du distributeur pourrait se trouver à court de liquidités d'ici 2020, sauf à obtenir de nouvelles extensions de maturité de sa dette bancaire ou de nouvelles sources de financements. La crise de liquidité pourrait même intervenir plus tôt si le cours de Casino baisse, quelque 1,41 milliard d'euros de facilités de crédit étant gagés sur les actions Casino, à un taux de 130% du montant emprunté. Casino a dit prendre acte de cet abaissement de notation par Moody's, qui, selon le distributeur, "fonde son analyse sur la dette brute (...) à fin 2018 (alors que celle-ci) ne prend en compte ni le plan de cession ni la réduction à venir de la dette obligataire". "Ce changement de notation n'a pas d'impact sur la disponibilité ou le coût des ressources financières du groupe", ajoute Casino, qui dit "rester concentré sur la réalisation dynamique des objectifs stratégiques et financiers annoncés pour 2019-2021". Le titre Casino a fini à 40,50 euros à la Bourse de Paris mardi, progressant de 11% depuis le début de l'année après une chute de 28% en 2018. Le groupe a livré en mars des résultats annuels et des prévisions sanctionnées par des investisseurs refroidis par l'évolution de la génération de trésorerie en France, hors cessions d'actifs. (Pascale Denis, édité par Bertrand Boucey)