* La marque, déficitaire, cédée pour une valeur de $650 mlns
* La cession de DK pourrait en annoncer d'autres-analyste
(Actualisé avec détails, commentaires, cours)
par Pascale Denis
PARIS, 25 juillet (Reuters) - LVMH LVMH.PA a annoncé lundi
la vente Donna Karan au groupe G-III Apparel GIII.O pour une
valeur d'entreprise de 650 millions de dollars (592 millions
d'euros), faute d'être parvenu à redresser l'emblématique griffe
américaine de prêt-à-porter.
En cédant Donna Karan - sa plus importante cession depuis
plus de dix ans - LVMH fait preuve d'une plus grande discipline
financière dictée par un environnement devenu difficile où le
luxe peine à trouver de la croissance.
"La stratégie de LVMH consiste à concentrer ses moyens
financiers sur ses marques premium comme Céline, Givenchy ou
Kenzo", a précisé un porte-parole du groupe.
Cette opération pourrait aussi en annoncer d'autres, selon
les analystes de Citi, qui évoquent une possible cession de Marc
Jacobs, également déficitaire et en pleine restructuration, ou
celle des croisières Miami Cruise. La concession DFS de
l'aéroport de Hong Kong pourrait quant à elle ne pas être
reconduite, à la fin 2017, pour cause d'effondrement des ventes
de luxe dans l'ancienne colonie britannique.
Après avoir tenté en vain de remettre Donna Karan sur les
rails, face à la féroce concurrence des marques comme Michael
Kors KORS.N ou Tory Burch, LVMH qui avait acquis la griffe
américaine en 2001 pour environ 240 millions dollars (hors
dettes), a finalement jeté l'éponge.
"LVMH se débarrasse d'un problème au moment où le marché
devient difficile pour le luxe et où les groupes peuvent se
montrer moins accommodants avec les marques qui
sous-performent", estime Luca Solca, analyste d'Exane BNP
Paribas.
Les résultats de Donna Karan ne sont pas rendus publics,
mais la griffe, déficitaire, réalise selon certains analystes un
chiffre d'affaires d'environ 250 millions d'euros, après la
suppression des lignes opérées récemment par le groupe.
LVMH AURA 3% DE G-III
En avril, le géant du luxe (Louis Vuitton, Möet & Chandon ou
Christian Dior) avait imputé la stagnation des ventes de sa
division mode-maroquinerie à la suppression de certaines lignes
chez Donna Karan et Marc Jacobs, qui accuse, selon les
analystes, des pertes supérieures à celles de Donna Karan pour
un chiffre d'affaires de l'ordre de 360 millions d'euros.
Il y a tout juste un an, la créatrice Donna Karan, qui avait
fondé sa marque en 1984, avait dû quitter son poste de
directrice artistique, alors que LVMH décidait d'une refonte
totale de griffe, supprimant la marque Donna Karan pour se
focaliser sur la deuxième ligne DKNY, plus accessible et visant
une clientèle plus jeune.
G-III financera cette acquisition par endettement ainsi que
par émission d'actions nouvelles au profit de LVMH à la hauteur
de 75 millions de dollars, donnant au groupe français une
participation d'environ 3% dans l'américain.
L'opération devrait être réalisée fin 2016 ou début 2017.
G-III Apparel Group, spécialiste de la fabrication et de la
commercialisation de vêtements et d'accessoires de mode,
contrôle les marques Vilebrequin ou Andrew Marc et opère sous
licence pour Calvin Klein, Tommy Hilfiger ou Karl Lagerfeld.
Plus de précisions sont attendues à l'occasion de la
conférence téléphonique qui suivra la publication des résultats
semestriels de LVMH, mardi 26 juillet.
Vers midi, le titre progressait de 1,12% à 143,9 euros,
surperformant légèrement l'indice CAC 40 .FCHI (+0,75%).
(Edité par Jean-Michel Bélot)