Les vraies conditions de travail des pilotes d'Air France

information fournie par Le Point 22/10/2015 à 11:00

Deux critères principaux ? salaires et temps de vol ? sont pris en compte quand on veut comparer la productivité des pilotes d'Air France à celle de leurs homologues européens, cela hors charges sociales, un domaine où notre pays est champion. Les salaires, qui ont pu être récemment publiés, sont extraits du bilan social annuel de la compagnie, communiqué lors de l'assemblée générale annuelle. Pour ne pas fâcher les organisations professionnelles, seuls les minima garantis mensuels pour 65 heures de vol sont indiqués. C'est le salaire que touche un pilote en arrêt de maladie, par exemple. La réalité telle qu'elle apparaît dans les comptes opérationnels est assez différente, car elle intègre toute la série de primes et de majorations, comme celle du vol de nuit (50 %). Le déclenchement des heures supplémentaires au-delà de 65 heures mensuelles revient souvent à obérer la rentabilité d'un vol, note-t-on à Air France, où seulement 20 % des dessertes longs-courriers sont bénéficiaires.

Conséquence, quand un commandant de bord de Boeing 777 coûte 270 000 euros par an à Air France, son homologue à Lufthansa revient à 210 000 euros et à l'équivalent de 200 000 euros chez British Airways, les compagnies européennes qui exploitent des réseaux comparables. La différence d'un salaire à un autre, qui peut atteindre 30 % en plus, n'est pas compensée par un tiers d'heures de vol en plus.

Travailler moins pour être...