(Actualisé avec précisions sur la présentation de nouveaux
plans, commentaires des banques et réactions en Bourse)
par Lisa Lambert
WASHINGTON, 13 avril (Reuters) - Cinq des huit plus grandes
banques des Etats-Unis n'ont pas de plan crédible assurant
qu'elles pourraient organiser leur démantèlement sans aide
publique en cas de crise financière, ont annoncé mercredi les
autorités fédérales du secteur.
Les banques visées ont jusqu'au 1er octobre pour soumettre
de nouveaux plans en corrigeant les "sérieuses insuffisances"
relevées, faute de quoi elles s'exposeront à un durcissement des
règles en matière de fonds propres voire à une limitation de
certaines, ont-elles précisé.
La Réserve fédérale et la Federal Deposit Insurance
Corporation (FDIC) ont conclu que les "dispositions
testamentaires" ("living wills") de Bank of America BAC.N ,
Bank of New York Mellon BK.N , JPMorgan Chase JPM.N , State
Street STT.N et Wells Fargo WFC.N n'étaient pas crédibles.
Ces "testaments" font partie des nouvelles obligations
imposées aux banques par la réforme Dodd-Frank adoptée par le
Congrès américain après la crise financière de 2007-2009, dans
le but d'éviter à l'Etat fédéral de devoir renflouer des
établissements financiers en difficulté à coup de dizaines de
milliards de dollars de capitaux frais et de garanties
publiques.
"La FDIC et la Réserve fédérale sont déterminées à respecter
le mandat statutaire prévoyant que les institutions financières
d'importance systémique apportent la preuve de l'existence d'un
plan de démantèlement ordonné en cas de faillite sans qu'il en
coûte au contribuable", a déclaré le président de la FDIC,
Martin Gruenberg, dans un communiqué.
"La décision d'aujourd'hui marque une étape importante vers
cet objectif."
Lors d'une conférence téléphonique à l'occasion la
présentation des résultats trimestriels, la directrice
financière de JPMorgan, Marianne Lake, a dit que la banque était
"déçue" de l'invalidation de son plan. Wells Fargo a elle aussi
exprimé sa déception dans un communiqué et ajouté qu'elle
s'efforcerait de corriger le tir d'ici octobre.
LES BANQUES CONCERNÉES PROMETTENT DE RECTIFIER LE TIR
Bank of America a annoncé pour sa part avoir fait des
progrès, tout en ajoutant qu'elle avait "encore du travail à
faire" et traiterait rapidement les problèmes décelés par les
régulateurs. State Street et Bank of New York Mellon ont toutes
deux dit qu'elles corrigeraient leur plan.
Aucun des plans soumis par les huit banques d'importance
systémique que les autorités fédérales jugent "trop grosses pour
faire faillite" ("too big to fail") n'a reçu une évaluation
unanimement positive. Une banque est obligée de présenter un
nouveau plan rectifié uniquement si les deux autorités décident
d'un commun accord que son plan ne peut pas fonctionner.
Celui de Goldman Sachs GS.N a été jugé peu crédible par la
FDIC et celui de Morgan Stanley MS.N a reçu le même verdict de
la part de la Fed. Le plan de Citigroup C.N a été jugé valable
même si les deux autorités ont relevé des "insuffisances".
Goldman Sachs a dit dans un communiqué avoir fait "des
progrès significatifs" et vouloir encore améliorer son plan
jusqu'à ce que les régulateurs soient satisfaits.
Morgan Stanley a dit que la préparation de son démantèlement
était une des de ses "grandes priorités" et qu'elle prévoyait de
travailler avec les autorités pour encore l'améliorer.
Citigroup est satisfait de constater que les régulateurs
n'avaient pas relevé d'insuffisances majeures dans son plan et
fera en sorte de combler ses lacunes, a dit son directeur
général, Michael Corbat, dans un communiqué.
La publication du rapport des régulateurs a coïncidé avec la
publication par JPMorgan Chase de résultats trimestriels
supérieurs aux attentes.
Vers 17h00 GMT, l'action JPMorgan prenait 4,49%, Wells Fargo
2,74%, Goldman Sachs 3,24%, Citigroup 5,51%, Bank of America
4,07%, Bank of New York Mellon 3,49% et State Street 2,8%.
(Marc Angrand et Juliette Rouillon pour le service français)