LONDRES, 17 août (Reuters) - Les dividendes versés par les
entreprises européennes ont progressé au deuxième trimestre sur
fond d'amélioration des perspectives de résultats et de bilans
assainis après la crise dans le secteur financier, selon une
étude publiée lundi par Henderson Global Investors.
D'après cette analyse, les dividendes distribués aux
actionnaires par les principales entreprises européennes, hors
compagnies britanniques, ont progressé de 8,6% au deuxième
trimestre, un rythme plus lent que celui enregistré en début
d'année mais dépassant celui du dernier trimestre 2014.
La saison des résultats du deuxième trimestre, qui touche à
sa fin, a été l'une des meilleures des cinq dernières années.
"La plus grosse surprise est venue des compagnies du secteur
financier", a noté Ben Lofthouse, gérant de fonds chez
Henderson.
Lors de la présentation de ses résultats du deuxième
trimestre au début du mois, la banque allemande Commerzbank
CBKG.DE a confirmé prévoir de distribuer un dividende au titre
de l'exercice en cours, une première depuis 2007.
L'italienne Intesa Sanpaolo ISP.MI , qui a livré fin
juillet ses meilleurs résultats semestriels depuis 2008, a
également réaffirmé son intention de verser deux milliards
d'euros à ses actionnaires pour cette année. ID:nL5N10B3LJ
Certains spécialistes s'attendent à une poursuite de la
progression de la redistribution aux actionnaires, notamment
sous l'effet des efforts de relance de la Banque centrale
européenne (BCE).
Au niveau mondial, Henderson table désormais sur une
progression de 7,8% des versements de dividendes cette année à
taux de change constants, contre 7,5% dans son estimation
précédente. Cette révision à la hausse a notamment été
entretenue par la progression observée en Europe.
Cela représenterait un montant cumulé de 1.160 milliards de
dollars (1.045 milliards d'euros)
La progression de la rétribution des actionnaires a relancé
le débat sur la répartition entre dividendes et investissements
pour la croissance des entreprises ou les hausses des salaires,
en particulier aux Etats-Unis.
Selon Ben Lofthouse, il s'agit d'un rattrapage lié à
l'amélioration des résultats des entreprises.
"Les dividendes ont tendance à être en retard sur la
croissance économique", observe-t-il.
"La croissance des dividendes est la plus élevée lorsque les
dirigeants (des entreprises) ont davantage confiance."
(Lionel Laurent; Myriam Rivet pour le service français, édité
par Patrick Vignal)