PRAGUE, 5 mai (Reuters) - Les banques tchèques devraient
verser jusqu'à 20% de leurs dividendes à un fonds de
développement public nouvellement créé, a déclaré dimanche le
Premier ministre Andrej Babis dont le gouvernement est à la
recherche de nouvelles sources de revenus face au ralentissement
de la croissance.
Les banques du pays ont largement contribué aux bénéfices de
leurs maisons-mères, issues pour beaucoup d'Europe de l'Ouest,
avec des résultats agrégés en croissance de 9% à 82,1 milliards
de couronnes (3,2 milliards d'euros) en 2018.
Mais elles sont souvent critiquées pour leurs dividendes qui
s'en vont à l'étranger.
Les plus grandes banques du pays ont toutes un propriétaire
étranger. CSOB est détenue par le belge KBC KBC.BR , Ceska
Sporitelna fait partie du groupe autrichien Erste Group
ERST.VI et Komercni Banka BKOM.PR est détenue en majorité
par la banque française Société Générale SOGN.PA .
Avec une croissance économique qui devrait ralentir et des
dépenses publiques en hausse, les finances publiques tchèques
devraient être dans le rouge à partir de l'an prochain, pour la
première fois depuis 2015.
Le Premier ministre Andrej Babis a rejeté l'idée d'une taxe
sur les banques proposée par les Sociaux-Démocrates, le parti
avec lequel il gouverne. A la place, il a suggéré dimanche que
les banques financent un nouveau fonds public de développement
qui est en préparation.
"Nous discutons avec les banques, et nous disons, de ces
dividendes, laissez-nous une partie, obligatoirement. On peut
discuter d'environ 10% jusqu'à 20%", a-t-il ajouté lors d'un
débat à la télévision.
Il a ajouté que les discussions avec les banques étaient
toujours en cours et que le montant exact restait à définir.
(Jason Hovet, Gwénaëlle Barzic pour le service français, édité
par Jean-Stéphane Brosse)