Les craintes sur le gaz s’intensifient
information fournie par Amundi 05/09/2022 à 10:39

L'hebdo des marchés d'Amundi

Accélération de l'inflation, baisse des marchés d'actions mondiaux, politiques des banques centrales… ce qu'il faut retenir de l'actualité cette semaine

L'assèchement des approvisionnements en gaz russe, la grave sécheresse, les travaux de maintenance sur un tiers des réacteurs nucléaires français, les interruptions de la production de gaz en Norvège, la concurrence avec l'Asie et les limites imposées aux échanges de gaz industriels se sont conjugués pour propulser les prix du gaz naturel dans l'Union européenne (UE) à des niveaux record. Ces prix record tenaient également compte d'une forte probabilité de pénurie aiguë d'électricité, de rationnement et d'arrêts de production.

Depuis, les prix du gaz ont fortement corrigé, reculant de 30% cette semaine après avoir intégré un scénario moins pessimiste. La hausse des importations de gaz naturel liquéfié (GNL) et le recours plus important à d'autres sources d'énergie ont permis à l'Europe de ramener ses stocks au niveau des moyennes saisonnières. De plus, la consommation de gaz de l'UE, qui a diminué d'environ 5% par rapport à la moyenne, commence à réagir aux prix élevés pour les principaux types d'utilisateurs. Les secteurs industriels représentent environ 40% de la consommation de gaz naturel de l'UE (notamment la chimie, les métaux et les mines), les services aux entreprises 15 à 20% et le chauffage résidentiel 40%.

Les prix ont également baissé après que la Commission européenne a annoncé qu'elle envisageait de réorganiser les marchés de l'électricité de l'UE de manière à dissocier les prix de l'électricité de ceux du gaz. Pour l'heure, la dernière centrale électrique qui équilibre la demande quotidienne globale fixe le prix pour l'ensemble du marché. Or, comme les centrales à gaz ont souvent le dernier mot, le prix de vente des énergies renouvelables, moins chères, s'aligne sur celui des combustibles fossiles, plus coûteux. De nombreuses options sont envisagées compte tenu de la diversité du mix énergétique des différents pays. Le temps d'attente pour cette réforme devrait donc se compter en mois plutôt qu'en semaines.

Enfin, la faible liquidité des marchés du gaz, dans un contexte de forte incertitude, exacerbe les variations de prix. Le degré de réduction par la Russie des flux de gaz naturel et les conditions météorologiques pourraient jouer un rôle décisif. Dans le scénario du pire, un arrêt complet des flux russes, le froid et un rationnement important du gaz entraîneraient une récession, faisant tomber la croissance du produit intérieur brut (PIB) de l'UE à 1% en 2022 et à      -2% en 2023. Les prix TTF du gaz naturel pourraient alors se négocier dans une fourchette de 200 €/MWh à 250 €/MWh. Dans notre scénario central, les prix se négocient entre 150 €/MWh et 200 €/MWh.

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